BILLET D’HUMEUR BRESILIEN : JOUR 19

NUMERO 8 : QUAND LE PRAGMATISME EUROPEEN L’EMPORTE SUR LA FURIA AFRICAINE

 

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Hier ont eu lieu les huitièmes de finale 5 et 6 de ce fabuleux Mondial. Et quels huitièmes de finale! France-Nigéria d’un côté d’une part et Allemagne-Algérie de l’autre. Deux matchs qui m’ont particulièrement touché, étant français d’origine algérienne. Il fallait avoir le cœur solide hier. Narrer le récit de cette journée riche en émotions sera compliqué, mais en restituer le suc et l’idée générale qui ressort de ces deux matchs, cela semble possible.

18h donc, France-Nigéria avec le maillot Zidane de 2006 fier comme un coq. Un match a priori abordable si les joueurs de DD prennent ce match par le bon bout. Or c’est tout le contraire qui se produit. Début de match brouillon malgré le retour des titulaires habituels dans le 4-3-3 classique avec le milieu Pogba-Cabaye-Matuidi. Devant c’est Giroud qui supplée Griezmann et à nouveau Benzema qui se déporte sur la gauche de l’attaque. Une première mi-temps calamiteuse entre poursuite de la dynamique plus que moyenne insufflée par le match face aux Equatoriens lors du dernier match de poule et crainte d’aborder ce nouveau tournoi des matchs à élimination directe. Voire un brin de suffisance face à des Super Eagles prêts à migrer vers les quarts de finale pour la première fois de leur histoire. Seuls Valbuena et Matuidi surnageront dans ce premier acte durant lequel les nigérians se verront refuser un but d’Emmanuel Emmenike pour un hors-jeu. Je suis même en mesure de dire que les joueurs de Keshi auraient dû bénéficier d’un pénalty pour un ceinturage d’Evra dans la surface suite à un corner. 0-0 donc à la mi-temps et c’est plutôt un moindre mal. Entre un Benzema qui a du mal à se positionner, un Giroud hors tempo dans le jeu en combinaisons et un milieu beaucoup trop distendu, ce premier acte fut surement le plus mauvais depuis le début du Mondial des Bleus. Le tournant du match aura lieu très tôt en seconde période, lorsque Matuidi commet un attentat involontaire sur Onazi contraint de quitter ses partenaires et victime d’une double fracture tibia péroné. Le parisien s’en tire avec un jaune tout « heureux ». Car si l’arbitre avait sifflé l’évident pénalty et attribué un rouge direct, nous serions peut être pas là à parler du quart de finale à venir Vendredi. Mais les grandes équipes lorsqu’elles prétendent viser loin doivent parfois avoir ce genre de coup de pouce inopiné du destin et l’arbitre américain a contre son gré aidé les bleus dans leur quête : ils ne pouvaient pas perdre ce soir. Car la dernière demi-heure sera un véritable déluge bleu, comme si tous ses faits de match ont réveillé des bleus plus qu’en sommeil paradoxal pendant près de 60 minutes. Une ribambelle d’occasions s’abattront sur un Enyeama qui retardera l’échéance, sur une tête quasi à bout pourtant d’un Benzema branché sur courant alternatif (70’). Et lorsque le portier du LOSC se retrouve impuissant, c’est son défenseur qui le supplée sur sa ligne suite à un remarquable une-deux Griezmann-Benz. L’entrée de « Grizi » en lieu et place d’un Giroud très décevant changera totalement la donne et coïncidera avec la déferlante française. Emmenés par un Valbuena qui reste la valeur sure des Bleus sur le très long terme et ce depuis maintenant près de deux ans, les troupes de DD feront craquer le verrou nigérian dans le dernier quart d’heure pour s’imposer finalement 2-0. Point commun des deux réalisations ? « Petit Vélo » en est à l’origine. D’abord sur le corner botté et détourné par Eneyama sur Pogba qui catapulte la balle dans le but déserté (79’) et enfin un centre à ras de terre dans le temps additionnel trouvant une zone vicieuse entre le goal et Joseph Yobo qui sous la pression de Griezmann dévie le ballon dans son propre but. La messe est dite mais nous pouvons pousser un gros « OUF » de soulagement tant la partie fut compliquée et longue à se dessiner en faveur des Bleus bougés par une vaillante formation africaine qui a longtemps fait jeu égal avec l’EDF voire dominer par séquences les débats. Pas imprévisible au vu de la montée en puissance des Super Eagles : 0 but au premier match, 1 au second et 2 lors du match perdu contre l’Argentine (2-3) qui paradoxalement fut sûrement la prestation la plus aboutie notamment offensivement des joueurs de Keshi lors des matchs de poule. Mais faisons pas la fine bouche et contentons-nous de ce qu’on a, à savoir la qualif pour le TOP 8 mondial ce sera déjà plus que pas mal. Surtout lorsqu’on connait la difficulté des 1/8 de finale qui marque le début d’un deuxième tournoi. En 1998 à Felix Bollaert face au Paraguay (1-0 au but en or) ou encore en 2006 face à l’Espagne (1-3 avec deux buts dans les dix dernières minutes). Premier quart d’un mondial pour les Bleus depuis huit ans face au vainqueur d’Allemagne-Algérie qui se disputait deux heures plus tard, 22h heure française. Premier match réussi et déjà un 1/2 de mon côté. France qualifiée.

EDF

22h, donc. Je troque mon maillot de l’équipe de France pour enfiler celui de l’EN algérienne de 2010 floqué Ziani. Fier comme un fennec cette fois-ci. Allemagne-Algérie, un match dont mon père me reparle au moins une fois par an comme le plus beau match de l’histoire de la sélection algérienne, celui de la coupe du monde 1982 qui a vu les Madjer, Belloumi et consorts terrasser la grande RFA des Breitner ou encore Rummenigge 2-1 à Gérone. Le dernier match de poules intitulé « match de la honte » verra Allemands et Autrichiens arranger un piteux 0-0 écartant l’Algérie de la course au second tour. Trente-deux ans après, l’histoire se répète et tout un peuple se met à espérer une réédition de cet exploit sans précédent. L’Allemagne est annoncée comme ultra favorite et prête à pulvériser les joueurs de Coach Vahid qui ont déjà réussi leur mondial en se qualifiant pour la première fois en huitièmes de finale de leur jeune histoire footballistique. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce match marquera à nouveau l’histoire de ce Mondial et de l’histoire des Fennecs. Car ce fût d’une part un match magnifique à voir, et ce pour tout amateur de foot qui se respecte. Et parce que l’Algérie a longtemps crû tenir un possible exploit, un tiers de siècle après. Une première mi-temps dominée par l’Algérie qui aura trois occasions nettes d’ouvrir le score, notamment par Ghoulam qui à l’angle de la surface, adresse une frappe enroulée frôlant le poteau de Neuer. Puis par Feghouli qui se précipite en adressant une frappe s’envolant au-dessus de la cage allemande alors que Soudani attendait l’offrande en retrait. Et enfin Slimani fera même trembler les filets de la Manschaft d’une tète rageuse mais l’attaquant du Sporting Portugal, l’une des révélations de ce Mondial verra son but refusé à juste titre pour un hors-jeu de quelques centimètres. Les joueurs de Joachim Low auront une seule vraie occasion dans cette première période. Mais une énorme, avec une double parade d’un Rais M’Bolhi qui détourne la frappe de Kroos et gagne le duel face à Gotze. Rais à traduire comme « leader ou chef » n’aura jamais aussi bien porté son prénom en ce 30 Juin et sera élu homme du match. Vous allez vite comprendre pourquoi. Neuer n’est pas en reste non plus et aura lui aussi de nombreuses fois, notamment en première mi-temps, permis de maintenir le score à 0-0 en jouant le libéro et sortant au-devant de Slimani (9’) et de Feghouli (27’) hors de sa surface lorsque sa ligne arrière l’abandonna. Un duel de portiers mais un duel d’identités footballistiques. Avec une Allemagne qui reprendra le deuxième acte tambour battant sous la houlette d’un Schurrle qui fait son entrée en lieu et place d’un Gotze discret. Mais qui se heurtera non pas au Mur de Berlin, mais à une MURAILLE issue de Paris, en la personne de Rais M’Bolhi. Le portier algérien établira avec 12 parades, le record d’arrêts à l’issue de ce match pour un gardien africain en Coupe Du Monde. Quand on voit encore Tim Howard hier soir, Navas et Ochoa il y a quelques jours, nous voyons une pléthore de gardiens sublimes. Écœurant tour à tour Muller, Mustafi, Lahm et enfin Schweinsteiger en toute fin de match pour offrir aux spectateurs 30 minutes supplémentaires de bonheur et à tout un peuple le droit de rever à ce qui resterait l’exploit de ce Mondial. TITANESQUE et épique prolongation qui commencera de la pire des manières pour « El Khedra » (traduisez « La Verte ») puisque c’est le très remuant André Schurrle qui ouvrira le score à la 92e minute sur…une « Madjer » nom donné en hommage au joueur algérien du FC Porto. Tout un symbole. L’Algérie aura une énorme occasion sur corner d’égaliser à la 101e minute et une frappe de Mostefa frôlant le poteau allemand. L’Algérie qui a probablement laissé passer sa chance finit le match la fleur au fusil en s’exposant aux contres adverses et c’est Ozil qui viendra crucifier des Fennecs luttant contre les crampes à la 119e minute. On croit alors le match totalement fini, mais les joueurs d’Halilhodzic montreront une dernière fois dans ce mondial leur amour et fierté du jeu en réduisant la marque par Abdelmoumene Djabou à la 120e minute. Une minute de jeu à disputer un dernier long ballon algérien détourné par Slimani mais capté par Neuer. C’en est fini. L’Allemagne s’impose difficilement 2-1 après prolongations au terme d’un match de toute beauté et qui aura vu les fantômes algériens de 82 ressurgir côté allemand durant près d’une heure et demie. L’Algérie quitte la compétition avec fierté, force et honneur en ayant conquis les cœurs du monde du football et plus particulièrement des brésiliens qui se sont pris d’affection pour une formation très peu connue du grand public .En ayant tenu la dragée haute à un potentiel champion du monde. Grand coup de chapeau. Des joueurs et un coach portés en triomphe ce soir à leur retour à Alger. Une équipe nationale qui a donné à travers ce match une image plus que positive de l’Algérie à travers le globe, loin de certains poncifs et amalgames regrettables. Comme quoi, on peut être magnifique dans la défaite. Mais pour avoir une belle opposition, il faut aussi un magnifique vainqueur, et l’Allemagne l’a été. Un grand Bravo à cette très grande équipe dans le top 4 mondial et européen depuis près de huit ans.

Nous étions finalement très proches d’un Nigeria-Algérie en quarts au vu des physionomies de match. Mais c’est finalement le classique France-Allemagne qui aura lieu Vendredi 4 Juillet à 18h. Le froid réalisme de l’Europe Occidentale a eu raison de la furia tactique décousue africaine. A mon grand bonheur à 20h mais à ma grande tristesse à 00h15.

 Le France-Algérie que j’ai tant espéré n’aura pas eu lieu. Mais quelle fierté et privilège d’être un français d’origine algérienne et de surcroit fan de football à l’issue de cette soirée du 1er Juillet aux alentours de 00h30. France-Allemagne, un des plus grands classiques du football mondial. Un match dont là aussi mon père me reparle très souvent comme l’un des plus beaux matchs de l’histoire de l’Equipe De France, avec cette fois ci une issue terrible, la défaite des joueurs d’Hidalgo aux penaltys après avoir mené 3-1 en prolongations lors de la riche coupe du Monde 1982, en demi-finale à Séville. Certains, comme Didier Six, ne s’en sont jamais remis.  Espérons que cette fois ci le scénario inverse se produise.

ONE TWO THREE VIVA L’ALGERIE.

MAIS MAINTENANT CE SERA SEULEMENT ALLEZ LES BLEUS.

Avec mes quatre maillots Bleus des coupes du monde 1998, 2002,2006 et 2010.

Pour l’histoire peut être.

Car Impossible n’est pas français.

FRANCE ALGERIE

Walid KACHOUR (@WalidKachour)

BILLET D’HUMEUR BRESILIEN: JOUR 9

NUMERO 6 : UNE FRENCH CONNECTION “GOD LEVEL”

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Oui je sais ce que vous allez dire, il s’enflamme avec son titre…Mais remettons les choses dans leur contexte, je n’utilise pas ce terme pour dire que les Bleus sont les meilleurs de ce mondial et qu’ils vont aller nous chercher leur deuxième Coupe Du Monde. Il est beaucoup trop tôt pour envisager une telle lubie. Je veux d’abord faire référence au son de la pub du mondial tournant en boucle entre les matchs de la marque Adidas. En effet les aficionados de rap américain auront reconnu la voix de Kanye West et son « GOD LEVEL » qui s’annonce comme une future tuerie sur les ondes outre Atlantique. Hormis cela, ce terme à traduire comme le « niveau divin » peut s’appliquer à l’équipe de France. Car au vu des attentes timides nourries par les plus sceptiques du style « passons le premier tour ce sera déjà pas mal » le match fourni par les troupes de DD en cette veille estivale s’est rapproché du « God Level ». En effet, ce 5-2 avec un trio Benzema-Giroud-Valbuena auteurs de ce qu’on pourrait appeler en basket un « double-double » (un but et une passe décisive chacun) fera date si les Bleus parviennent à réaliser un gros parcours au Brésil. Un premier acte de folie, ponctué par trois buts, dont deux en 45 secondes et un pénalty loupé et une transversale de Cabaye . Cette mi-temps reste peut être à mon humble avis la plus belle des bleus lors d’un Mondial depuis la deuxième réalisée contre le Brésil en 2006 en Coupe Du Monde. Mais paradoxalement, deux sentiments m’habitent : l’envie de m’extasier et de me laisser envahir par un sentiment de folie dans un Mondial fou. Ou celui de la prudence au vu de la faible équipe Suisse, aussi trouée qu’un gruyère AOC. Etonnant au vu de la survente que nous en ont fait les médias et les spécialistes. Moi qui m’attendais à une autre opposition que celle du Honduras, j’ai été servi. Mais pas avec la tournure attendue : une formation d’Ottmar Hitzfeld scindée en deux tout au long du match, un milieu qui s’effritait lors de la moindre combinaison de passes et un Benaglio passoire dans les buts. Le premier but de la tête de Giroud certes magnifique aurait pu être évité si la main du gardien avait été plus ferme. La frappe de Matuidi moins d’une minute après au premier poteau était aussi prévisible au niveau de la trajectoire. Rien à dire sur les trois autres buts et la leçon offensive donnée par la suite. Mais c’est cette minute qui a totalement fait tourner le match dans le non entendement. Benzema et ses comparses avaient le feu de Dieu en leur faveur. Mais la question est de savoir si une prestation de ce type notamment dans le domaine offensif est reproductible face à ce que j’appelle les « nations étalons » de cette Coupe, à savoir celles de la zone AmSud qui semblent les plus en harmonie avec l’esprit de jeu qui règne au Brésil. Je pense notamment aux redoutables Chili et Colombie. Voire le Mexique en Amérique centrale. Une prestation de la même facture face à une équipe pareille me laisserait me méprendre à croire à l’exploit d’une équipe à deux doigts de la non qualification il y a encore six mois. Même si 2006 et l’issue fatale m’ont bien amoché et déprimé du football Français au vu des espoirs de grandeurs que j’ai nourri au fil des exploits de Zizou et les siens. Comme disait le rappeur Kool Shen dans le superbe doc « Rendez Vous le 9 Juillet » , « je ne regarderais plus jamais l’équipe de France de la même manière », même si l’amour de cette institution reste intact. Prudence donc même si la part de rêve monte tout doucement. Mais nous savons très bien que les matchs à élimination directe constituent un second tournoi et que le 1/8e de finale symbolise le « Climax » ou le « tournant » dans la vie d’un groupe. Le Paraguay et ce match au couteau en 1998, ou le classique France-Espagne de 2006 qui me donne des frissons rien qu’en écrivant le nom de ces deux nations en sont les plus beaux exemples.

Mais ce qui est sûr, c’est que Deschamps et sa fameuse culture de la gagne sont toujours en parfaite harmonie. Il est en train de réinsuffler une aura de winner à ce groupe, en offrant un jeu basé sur une assise défensive très solide ce soir avec Sakho et Varane et des projections rapides vers l’avant, comme avec Matuidi et Sissoko sur le 5 à 0 qui ont réalisé le « dépassement de fonction » cher à Roger Lemerre. Mais ce qu’il faut noter aussi c’est le coaching gagnant du Bayonnais, avec un 4-3-3 remodelé par les entrées de Sissoko à la place d’un Pogba nerveux et averti contre le Honduras dans le milieu à trois et surtout la titularisation de Giroud dans l’axe de l’attaque déportant Benzema sur la gauche et Griezmann sur le banc, pour offrir une autre alternative en attaque, avec du jeu en remise et de déviation pouvant permettre à Benz et Petit Vélo de s’engouffrer dans les brèches. Deschamps a surement et justement vu la Suisse comme l’adversaire le plus proche sur le papier ce qui fait que le coach a probablement repensé sa tactique en misant sur l’impact physique du Gunner notamment sur les coups de pieds arrêtés dans l’optique d’un match tactiquement cadenassé. Payant puisque le coup de casque de Giroud a permis l’ouverture du score. Sissoko et son volume de jeu ont été rarement mis à contribution mais le Magpie a répondu au défi qui se présentait à lui dans l’entrejeu en étant même au four et au moulin dans les zones dangereuses de récupération du ballon. Il s’est même offert le luxe de marquer le but de la “Manita” d’une frappe croisée imparable. L’entrée de Pogba aboutira même à une passe décisive pour le but du 4-0 de Benzema qui marche lui aussi sur l’eau en ce début de Mondial. Du côté des « Thumbs Up », j’ai beaucoup aimé cette affinité technique Giroud-Valbuena qui se prolonge en dehors du terrain puisque les deux joueurs sont très amis dans la vie. Ce qui transparaissait de comme de l’eau de roche sur la célébration du 3-0.Deux produits du football amateur français quand les Bleus jouaient la finale de 2006 et qui tutoient aujourd’hui le gratin du football international. Beau à voir et exemplaire pour ceux qui veulent croire à leurs rêves de footballeurs. J’ai bien sur aimé Benzema qui a encore planté sa banderille mais qui pourrait déjà en être à six buts en deux matchs si il avait inscrit son pénalty et si l’arbitre n’avait pas stupidement laissé la dernière attaque française se déployer pour ensuite siffler juste avant qu’il n’accroche la filet opposé de Benaglio pour un 6-2 qui sera finalement annulé. C’est juste cela qui me fait rager à sa place, car on a envie de tout croquer quand on dispute à 26 ans son premier mondial et que les occasions de marquer les esprits se présentent. Sakho et Varane ont tenu la baraque même si la blessure du premier est à suivre et sa sortie a malheureusement coïncidé avec le relâchement de la ligne arrière laissant la Suisse inscrire deux buts pour rendre l’addition un peu plus digeste. Ce laxisme de fin de match sera mon « Thumbs Down ». Les Français ont quand même envoyé un petit signal d’alerte à ses concurrents : il faudra les garder du coin de l’œil car ils pourraient débouler dans le rétroviseur des nations favorites. Mais on le sait, la France dans son Histoire n’a jamais aussi bien marché que lorsque personne l’attend. C’est même ce qui fait sa particularité, tant en 1982, qu’en 1998 ou encore en 2006.

« Vivons heureux vivons cachés » comme disait l’illustre Jean Pierre Florian. Maxime encore plus porteuse de sens aujourd’hui pour une équipe qui arrive petit à petit à nous faire cicatriser des plaies encore ouvertes il y a peu de temps et qui nous avait valu d’être la risée du football mondial. A nous Français de redevenir une référence de ce sport. Et ce match en sera peut-être le point de départ.

Après tout, pourquoi pas ? Cela faisait tellement longtemps que l’on s’était pas octroyé le droit de rêver qu’on serait bien bêtes de s’en priver… mais dans la mesure du raisonnable toujours.

Car tout peut être remis en question sur un match. Surtout en Coupe Du Monde.

ON VIT ENSEMBLE, ON MEURT ENSEMBLE – Lilian Thuram, Coupe Du Monde 2006

Walid KACHOUR (@WalidKachour)