Place à la Copa America 2015 !

Ce 11 Juin débute la 44e édition de du trophée sud-américain disputé en terre chilienne. Pour ceux qui pensaient la saison football finie se rassurent : cette compétition va vous offrir des matchs à couper le souffle. Il faudra juste s’armer de patience et faire preuve de courage pour regarder des rencontres pouvant débuter jusqu’à 00h30. Petite revue des forces en présence et des enjeux principaux du tournoi.

Les groupes et favoris

Uruguay's team celebrates after winning the Copa America final soccer match against Paraguay in Buenos Aires July 24, 2011. REUTERS/Enrique Marcarian (ARGENTINA - Tags: SPORT SOCCER)

La formule reste la même : les douze meilleures nations de la COMEMBOL seront réparties en 3 groupes de 4. Les deux premiers des groupes A à C seront directement qualifiés pour les quarts de finale tandis que les deux meilleures troisièmes prendront les deux derniers strapontins donnant accès au grand huit.

Parmi les favoris, nous pouvons citer le pays hôte, le Chili de Speedy Sanchez. Les joueurs de Sampaoli reste sur un mondial probant, parvenant à s’extirper du supposé groupe de la mort, s’intercalant entre les Pays Bas et l’Espagne. Pour finalement échoir d’un rien aux tirs aux buts en huitièmes de finale face à un Brésil et son capitaine Thiago Silva déjà sur la corde raide. Si Pinilla convertit sa reprise à la 119e minute, le statut de cette équipe serait peut être encore un peu plus affirmé à l’heure où nous écrivons ce papier. De plus, les cadres de la sélection arrivent sur leurs terres au sortir de spirales plus que positives. Sanchez a flambé avec Arsenal, au terme d’une première saison fantastique lui offrant deux trophées (Community Shield & FA Cup). Arturo Vidal vient rejoindre ses coéquipiers avec un doublé Coupe-Série A et une finale de Ligue Des Champions. Et Claudio Bravo, portier intermittent du Barça, arrive avec le triplé dans la musette. Une ossature avec le vent en poupe constitue un réel plus dans ce genre de compétition. Si nous Ajoutons à cela la furia du public chilien, poussant comme un douzième homme ses protégés à chaque match, le Chili fait vraiment figure de potentiel favori dans son groupe A composé du Mexique, de l’Équateur et de la Bolivie.

Le groupe B est sûrement le plus relevé de la compétition, avec l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et l’ épouvantail présumé nommé Jamaïque. Au bon souvenir de la coupe du monde 1998. théâtre internationale de la découverte des « Reggae Boyz » et de la légende caribéenne Théodore Whitmore auteur de deux buts durant les poules. Pour la petite histoire, jamaïcains et argentins s’étaient affrontés lors du mondial français pour le score sans appel de 5-0 en faveur de l’Albiceleste d’Ortega. Argentine et Uruguay se dégagent naturellement de ce quatuor. La première est finaliste de la dernière coupe du monde disputé au Brésil. La deuxième est tout simplement la tenante du titre. Vainqueur en 2011, la Céleste s’était appuyée sur le trident offensif Cavani-Suarez-Forlan. Aujourd’hui les forces offensives se sont essentiellement recentrées autour d’El Pistolero, qui a enfin trouvé son rythme de croisière avec le Barça. Mais la star uruguayenne sera absente du voyage en raisons des huit matchs restants à purger en compétition officielle à cause de la morsure infligée à Chiellini au Mondial brésilien. Du côté des forces offensives majeures, à noter la présence de deux joueurs finissant la saison en boulet de canon du côté de la Ligue 1 : Diego Rolan et Edinson Cavani. La traditionnelle mais essentielle « Grinta » n’est pas mise au ban du système tactique de Tabarez. Le sélectionneur s’appuie toujours sur ses aboyeurs du milieu Walter Gargano et Arevalo Rios, retenus dans la pré-liste des 27.

L’Argentine est peut être le plus grand favori de la compétition si l’on s’en tient à la récente dynamique sportive. Avec une finale de coupe du monde et un effectif au complet, Tata Martino n’aura pas d’excuses s’il ne réalise pas un parcours digne de ce nom. Le successeur de Sabella possède une armada offensive et un milieu à la dextérité technique au dessus de la moyenne. Il faudra quoi qu’il arrive faire mieux que l’édition précédente ayant vu les joueurs de Sergio Batista sortir dès les Quarts de finale face à….l’Uruguay.

Les Outsiders

colombie

Le groupe C (Brésil, Colombie, Pérou et Vénézuela) est bel et bien celui des outsiders. Dans cette catégorie figure une surprise, puisque nous avons décidé d’y intégrer le Brésil. La Sélecao sort d’un mondial raté, qui plus est à domicile et se retrouve en phase de reconstruction. Paradoxe, l’envol vers la reconquête prend sa racine avec la nomination d’un ancien sélectionneur, Dunga. Malgré un mondial africain 2010 en demi-teinte, nous pouvons mettre au crédit de l’ancien numéro 8 auriverde la dernière victoire continentale du Brésil, lors de l’édition 2007. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la dynamique est plus que positive, même si les matchs amicaux n’ont souvent que valeur de tendance. Victoire éclatante décrochée au Stade De France 1-3 (la première de l’histoire) et succès face à de potentiels adversaires (1-0 contre le Chili, pays hôte et 2-0 contre le Mexique). Depuis la défaite 0-3 contre les Pays-Bas lors de la petite finale du Mondial, les hommes de Dunga restent sur 7 victoires de rang. A confirmer lors de la compétition. Et si cette position de chasseur ne conviendrait-elle pas mieux au Brésil ? Elle qui n’a pas supporté la pression du statut d’ultra-favori il y a encore un an… à suivre.

La Colombie est également une nation à prendre au sérieux. Les Cafeteros avaient ébloui la planète football par leur symphonie tactique tournée vers l’avant avec des joueurs haut en couleurs ne manquant pas d’un certain panache. Nous pensons bien évidemment à James Rodriguez changeant de dimension en l’espace de quelques semaines lors du Mondial brésilien, mais également à Cuadrado ou encore Martinez. Sans oublier Carlos Bacca, auréolé de la Ligue Europa et d’une saison à 20 buts en Liga avec le FC Séville.

Brésil et Colombie font office de favoris de leur groupe et se disputeront très probablement la première place. Les deux nations se sont affrontées en quart de finale de la Coupe Du Monde (2-1). Les retrouvailles entre Zuniga et Neymar s’annoncent savoureuses.

Le second tour sera très ouvert et annonce un probable choc pour l’un des deux pays, puisque le leader du groupe C affronte le deuxième du groupe B. Un Brésil-Argentine dès les ¼ de finale n’est donc pas à exclure.

Espérons que cette Copa América soit dans la continuité de la coupe du monde proposée par les nations sud-américaines, donnant la note notamment durant les phases de poules. Ces nations ayant proposé du jeu furent récompensées et l’édition chilienne ne devrait pas déroger à la règle, même si les petites nations s’appuient plus sur le physique et la densité.

Pluie de stars pour éclaircir l’image

Alexis Sanchez, Neymar, Messi ? L’une de ces têtes d’affiches triomphera-t-elle le 4 Juillet ? Pour qu’un grand joueur devienne joueur de légende, celui-ci se doit de parvenir à accrocher un trophée de ce calibre. Nous avons parfois tendance à l’oublier, mais une Copa América équivaut pour ces joueurs à un Championnat d’Europe. Sur la route qui le mènera peut être au titre honorifique de meilleur joueur de l’Histoire aux côtés de Pelé, Messi devra passer l’obstacle de la coupe continentale. Après la finale du Mondial 2014, 2015 sera peut être l’année de la première consécration internationale pour La Pulga présent lors de la finale 2007, époque où le métronome de l’Albiceleste avait pour nom Juan Roman Riquelme, second meilleur réalisateur de ce tournoi avec cinq unités.

Après les récents scandales de la FIFA agitant la taulier de la zone voisine CONCACAF Jack Warner, un retour à l’essence du jeu est devenu impératif. Et qui de mieux que les poètes du ballon rond, maniant le cuir à la virgule près, pour que ce sport réaffirme encore un peu plus sa popularité ?

Bref, que le spectacle commence !

messi neymar sanchez

Walid Kachour

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Gerrard, dernier bastion d’une époque révolue

Hormis la validation officielle des titres du Barca et du PSG, les satellites de la planète foot européenne avaient les antennes rivées sur une petite ville ouvrière du Nord de l’Angleterre bordée par la Mersey. En ce Samedi 16 Mai 2015 dans le mythique mausolée footballistique d’Anfield Road, le « Captain Legend » Steven Gerrard a fait ses adieux à ses frères d’armes Scousers après 17 années consacrées à son premier amour, le club aux 18 titres de champion d’Angleterre. Chiffre que l’enfant chéri de la région ne sera jamais parvenu à faire évoluer, malgré une ribambelle de trophées et des saisons de très haut niveau. Mais l’essentiel était ailleurs dans cette journée durant laquelle l’émotion a supplanté l’aspect sportif. Et si ce Liverpool-Crystal Palace fut le théâtre du départ d’un des derniers grands joueurs mariés à l’amour du maillot. Décryptage.

20h25. Coup de sifflet final. Liverpool s’incline pour son dernier match à domicile 1-3 face à une redoutable équipe de Crystal Palace. Un scénario plutôt inattendu qui a contraint le numéro 8 des Reds à disputer l’intégralité de la rencontre, durant laquelle il ne parviendra pas à inscrire un 70e et dernier but à Anfield. Mais l’essentiel était ailleurs : les 45 000 privilégiés présents sont venus consacrer une dernière fois l’empereur Scouser, celui que nous aurions pu surnommer le « cinquième Beatles » si les livres du football n’avait pas déjà accordé ce surnom à une autre légende du football britannique : George Best, popstar du rival honni Manchester United.

gerrard 2

Mais passées l’émotion et toute la dimension symbolique de cette dernière représentation de l’artiste affectueusement appelé « le putain de dur » par les membres du Kop d’Anfield, nous pouvons nous demander si les aficionados du ballon rond n’ont pas assisté au retrait de l’un des derniers ovnis du football moderne. Gerrard, comme Totti ou Schweinsteiger font partie de la poignée de joueurs de classe mondiale à n’avoir joué que dans un seul club auquel ils ont juré fidélité. Et même si Stevie G se dirige vers les Los Angeles Galaxy, il restera pour toujours le joueur de la tunique rouge frappée du « Liverbird », logo de l’institution. Ce départ est le fruit d’un commun accord raisonné pour un joueur qui à 34 ans, ne possède plus les jambes de la décennie précédente et qui préfère migrer vers une dernière contrée de «football plaisir » avant de faire la saison de trop, tare d’une copie presque parfaite.

Changement de cap

Avec la renégociation des droits TV pour un montant record de 7 milliards d’euros effectif dès la saison prochaine ainsi que des apports de capitaux de plus en plus mondialisés (Cheikh Mansour à City, Stan Kroenke à Arsenal Glazer à Man U), l’ obligation de résultats se fait toujours plus pressante pour un football anglais vacillant à l’échelle continentale.
Avec toutes ces logiques ne favorisant pas la stabilité et l’attachement affectif à l’institution que peut représenter un grand club, il est légitime de se demander si la génération actuelle sera pourvoyeuse de joueurs à l’aura et à la trajectoire de Gerrard ou de Totti. Plusieurs éléments de réponse possibles. Développons en quelques uns. L’un des critères à prendre en compte sera celui de la formation, et plus particulièrement de joueurs locaux ou attachés affectueusement à la tunique pour laquelle ils défendent les couleurs. Nous pouvons penser à Jack Wilshere, enfant de Stevenage, bourgade située à une cinquantaine de bornes du Nord de Londres. Le numéro 10 des Gunners avait déclaré il y a quatre ans : « Je promets de rester à Arsenal pour toujours ». Et malgré les sirènes de Manchester City qui aurait formulé une offre avoisinant les 35 Millions d’Euros pour s’attacher les services du milieu de terrain la saison prochaine, Wilshere réitère sa volonté de s’inscrire sur un projet à long terme avec le club londonien. Pour rester sur Arsenal, club ayant connu des Tony Adams ou des Martin Keown, la tendance est plutôt au changement. Le modèle des « baby-gunners » laisse place au fil des saisons à des logiques de recrutement basées sur l’achat de joueurs confirmés à la fleur de l’âge et prêt à apporter des résultats immédiats, moyennement de gros émoluments (Ozil, Welbeck, Sanchez). A Manchester United, la logique d’intégration des pousses issues de la formation a connu ses limites cette saison (Blackett ou encore McNair).

Pour ce qui est de Chelsea et de City, inutile de dire qu’Abramovitch et le cheikh Mansour veulent claquer leurs pétrodollars pour ramener des superstars aux pédigrées clinquants. Avec ces nouvelles logiques de gestion économique, il est quasiment impossible d’avoir des joueurs issus du club parvenant à s’imposer très tôt pour rester de longues années. Aujourd’hui dans ce type de club, un jeune prometteur est prêté de nombreuses saisons dans les clubs voisins avant de revenir pour essayer de s’imposer ou de définitivement quitter l’équipe (Micah Richards et Negredo du côté des Citizens ou encore Chelsea qui prête prés d’une vingtaine de joueurs aux quatre coins de l’Europe dont Moses, Salah et Marin). La plupart de ces joueurs ne s’imposeront probablement jamais chez ces cadors anglais mais seront achetés à d’autres clubs moyennant une opération financière très intéressante, amortissant les risques pris sur les gros transferts.

L’Olympique Lyonnais cette saison fait office d’exception, avec une équipe type composée en majorité de joueurs issus du crû de Tola Vologe et qui a failli ravir le titre de champion de France au conglomérat parisien dirigé par la surpuissance qatarie.

Gerrard, exception confirmant la beauté du football

Chauvinisme oblige, finissons ce rapide tour de carte du côté de la France. Pour le futur mercato estival, un joueur cristallise toutes les convoitises et la démesure des chiffres accompagnant ce football du XXIe siècle de tous les excès. Nous voulons bien sur parler de Paul Pogba. Le natif de Lagny sur Marne en région parisienne a refusé une offre du PSG lui promettant un salaire annuel de 15 millions d’euros et de devenir une icône nationale et régionale. Pas assez selon son agent, le très vénal Mino Raiola.

Je suis dévasté de ne plus pouvoir jouer devant mon public

Mais le football de 2015 est aux antipodes de celui du 5 Novembre 1997, jour de la signature d’un certain Steven Gerrard à Liverpool. Et malgré des offres mirobolantes de Chelsea et du Réal Madrid au milieu des années 2000 qui lui auraient permis de glaner un titre de championnat national manquant à son palmarès, l’enfant de la Mersey a refusé ces offres de peur de ne plus pouvoir marcher sereinement dans les rues de Liverpool. Et 17 ans, une dizaine de trophées et de millions amassés plus tard, Gerrard déclare être dévasté de ne plus pouvoir jouer pour le meilleur public du monde.

Une conception romantique du football probablement disparue pour bien longtemps. Contrairement au slogan de son club éternel, Gerrard fût l’un des seuls à marcher vers cette trajectoire de carrière, durant laquelle l’émotionnel et l’amour porté à un club mythique du patrimoine anglais auront pris le pas sur les logiques dominant le football d’aujourd’hui.

Merci Steve.

 gerrard 3

Walid Kachour

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ABI-HENRY : HUIT ANS DE DESTINS CROISES

Cette semaine synonyme de début des vacances de fêtes de fin d’année est aussi synonyme de nostalgie d’un football français peut être définitivement révolu. Ce vendredi, soit 72H après l’annonce officielle de la retraite de Thierry Henry, c’est un autre des derniers grands noms confirmés du ballon rond hexagonal qui se retire. Eric Abidal, 35 ans a lui aussi annonce son retrait de la scène sportive. Même si peu de choses semblent les associer au départ, ces deux géants de notre football ont connu des trajectoires présentant beaucoup de similitudes lors de ces huit dernières saisons, durant lesquelles foot et humanité furent au cœur du jeu. Récit.

  • 2006 : ON VIT ENSEMBLE, ON MEURT ENSEMBLE

france 2006

Les deux joueurs aux origines martiniquaises, leur premier point commun de naissance, firent partie des 23 sélectionnés par Raymond Domenech pour la coupe du monde en Allemagne. Les Bleus se sont qualifiés difficilement à ce 18e mondial . Qualifications qui auront vu l’inattendu retour de Zidane qui a donné cette phrase mythique de l’ex numéro 14 des Gunners : « Dieu est de retour » Abidal n’aura paradoxalement joué aucun match des éliminatoires à ce mondial. Mais sortant d’une grosse saison avec Lyon, le latéral occupera une place de choix dans ce mondial aux débuts poussifs qui verra la nation frappée du coq se qualifier lors du dernier match de poule au profit d’une victoire poussive face au Togo. La France se coltinera le présumé épouvantail de la compétition, l’Espagne qui sortait d’une phase de poule tonitruante et que l’on annonçait précocement comme candidat au titre. Quelques mois après son compère, c’est au tour d’Abidal de lancer la phrase choc en conférence de presse quelques heures avant le match : «  L’Espagne a des joueurs techniques, mais nous on a Zidane, eux ils l’ont pas ». La suite, tout le monde la connaît, 3-1 pour les Bleus avec un ultime but de….Zidane et un énorme match de toute l ‘équipe. Les Bleus échoueront en Finale.mais avec trois minuscules buts encaissés, dont deux dans le jeu, Le quatuor Abidal, Thuram, Gallas, Sagnol (bien épaulé par la paire Maké-Vieira) finira comme l’une des meilleures défenses de la compétition, qui plus est en ayant disputé les 7 matchs promis au finaliste ou au vainqueur. Henry lui sera avec 3 unités, dont le but décisif contre le Brésil sur l’unique passe décisive de Zidane au natif des Ulis (0-1) le meilleur buteur des Bleus à l’issue de la compétition. Le King d’Highbury sera même retenu dans le onze type du tournoi. Tandis qu’Abidal aura effectué un mondial monstrueux, comme l’ensemble de cette nation cru 2006, mais dans l’ombre et la discrétion.

Dieu est de retour – T.Henry

Nous on a Zidane…-E.Abidal

  • 2007-2010 : LA RAZZIA CATALANE

abidal henry barca

Henry effectuera une dernière saison à Arsenal, la première de l’ère Emirates Stadium. Après avoir marqué le dernier but de l’histoire des 93 années d’Highbury, pour un triplé et une victoire pleine d’émotion contre Wigan (4-2). Malgré une saison en demi-teinte marquée par les blessures récurrentes à l’aine ou encore au dos (Il se soignera aux cellules souches de sa jeune fille pour récupérer plus rapidement), Henry parviendra à convertir 10 buts en 17 petits matchs joués. Cette saison mitigée verra l’ancien Roi d’Highbury partir vers le FC Barcelone. Le départ de David Dein aurait influencé son choix, ainsi qu’un futur sportif incertain avec Arsène Wenger. Le natif des Ulis arrivera la même saison que celle de son ami Abi  qui aura tout raflé ou presque, avec Lyon : 2007-2008. Et quelle saison…ratée. Surtout pour un club de cette envergure. Une troisième place en Liga, derrière le Réal et….Villaréal, une demi-finale de Ligue des Champions, ce qui pour 95% des clubs européens serait une superbe performance. Un zéro pointé donc. Mais les deux compères se rattraperont et de quelle manière la saison suivante qui voit la fin d’une ère, celle des Rijkaard, Ronnie, Deco et consorts. Exit l’ancienne école qui a vu le Barca remporter la Ligue des Champions 2006, la première depuis 14 ans. Place à la filière maison, en la personne de Josep Sala Guardiola, ancienne légende made in Masià et qui va révolutionner la footosphère et notamment tous les services statistiques de la Liga et de l’UEFA : des matchs à plus de 70% de possession, plus de 600 passes par matchs, 3 à 4 buts en moyenne/match sur l’ensemble de la saison pour ne citer que ces chiffres. Et la recette ne va pas tarder à se montrer payante, puisque Henry, Abidal et les autres réaliseront une performance encore jamais rééditée : le sextuplé sur la saison 2008-2009 (Liga, Coupe Du Roi, Ligue Des Champions, Supercoupe D’Europe, Supercoupe d’Espagne, Mondial des Clubs). Saison durant laquelle Henry aura claqué 12 buts et délivré 9 passes décisives en 30 matchs dans un poste d’ailier gauche bien différent du rôle occupé à Londres Nord. Et en C1, les stats seront tout aussi épaisses : 12 matchs , 6 buts et 4 passes décisives d’une saison qui verra Messi, en partie grâce à Henry, s’asseoir sur la pyramide du football mondial. Saison qui verra le Barca finir meilleur défense, avec seulement 35 buts encaissés, ce qui est une prouesse dans un championnat ou les attaques s’expriment et dans un club ou le talon d’Achille est bien souvent la défense. Abidal disputera 25 matchs, malgré une blessure handicapante au ménisque. Après avoir touché le firmament, les deux compères pouvaient au mieux rééditer cette performance ou faire un peu moins bien : option 2 avec « seulement » une Liga remportée cette année là. Mais si la chute se résumait à une simple diète de trophées avec le Barca…

  • 2010 : PLUS ON S’ÉLÈVE, ET PLUS DURE SERA LA CHUTE…

France - Reconnaissance Green Point Stadium

Il faut aller à des milliers de kilomètres pour voir les deux compères, jusqu’alors au sommet de leur art, sombrer dans le marasme le plus retentissant de l’histoire du foot français. Nous parlons bien sur de l’affaire Knysna dont Henry sera le symbole le plus criant de l’impuissance et du manque de leadership. C’est un fait, Domenech l’a retenu au dernier moment, plus pour que l’attaquant dispute une quatrième phase finale de suite que pour lui donner un rôle prépondérant d’ancien guidant le reste de la troupe bleue. Un quart d’heure pour le terne nul contre l’Albiceleste (0-0). Sur le banc lors du naufrage final mexicain (0-2) (affaire Anelka, L’Équipe et début du délitement général) et une triste demi-heure lors du coup de massue final contre l’Afrique du Sud. 45 minutes et puis s’en va. Abidal lui aussi traversera ce mondial cauchemardesque comme le spectre du joueur de 2006 qui en faisait l’un des meilleurs arrières au monde. Replacé en charnière, il concèdera le pénalty qui enterra les ultimes illusions françaises au Mexique, celui du 2-0. Il ne jouera pas une minute lors du dernier match de poule, comportant pourtant un mince enjeu de qualification pour les huitièmes. S’en suivra le tapage médiatique, la mutinerie de la honte et les sanctions infligées par la FFF auxquelles Abidal et Henry échapperont. Henry lui quitte la scène internationale lors d’une dernière représentation indigne de sa classe et de son apport au football mondial, lui qui a révolutionné le poste d’avant centre moderne. Ces deux joueurs sont surement ceux, qui, parmi les cadres, n’auraient jamais lancé une telle entreprise d’auto-démolition de la sélection en pleine compétition, au vu de leur professionnalisme et de leur attachement au maillot frappé du coq. Mais les coupable sont peut être ailleurs : Domenech n’aurait probablement pas du retenir un Henry très souvent blessé dans la saison. Mais il faut se rappeler que la qualif’ pour ce mondial a été obtenue en barrages grâce au fameux but de Gallas accompagné d’une main d’Henry qu’on a enfoncé au lieu de protéger, comme il en a été pour Maradona qu’on a consacré en devin après sa mimine en 1986. Triste clap de fin. Pour Abidal, le meilleur est passé.

  • 2010-2014 : EXILS AUX FORTUNES DIVERSES

Thierry Henry Soccer

Henry plus prophète en son pays s’exilera aux États Unis, pays pour lequel il a toujours eu un petit faible. Il choisira la franchise des New York Red Bulls avec laquelle il jouera quatre saisons. Il finira premier de la conférence Est en 2010 et remportera le trophée de la meilleure formation de saison régulière à deux reprises en 2010 et 2013 .Durant cette même année, il glanera l’ESPY Award du meilleur joueur de la MLS. Mais malgré quelques buts d’exception et des statistiques encore au dessus de la moyenne, il ne parviendra pas à remporter le championnat à l’issue des play-offs. Abidal lui connaitra entre temps des heures encore plus sombres, et reviendra sur les terrains avec le Barca sans jamais retrouver son niveau qui avait fait du natif de Saint Genis-Laval un titulaire incontesté. Il imitera son ancien coéquipier, en prenant lui aussi la voie de l’exil, cette fois ci du côté de la Grèce, en rejoignant l’Olympiakos en début de saison, après un retour en demi-teinte dans la maison monégasque qui l’aura vu naitre et avec qui il aura attrapé une 2e place derrière l’intouchable PSG cuvée 2013-2014. Un challenge intéressant pour un club habitué des joutes européennes et qui a bataillé jusqu’à la dernière minute pour une place en huitièmes de l’actuelle Champions League, dans un groupe pourtant relevé avec les présences des deux épouvantails Juventus et Atlético Madrid. Le club du Pirée n’obtiendra finalement que la 3e place synonyme d’Europa League avec 9 points. Et malgré une saison de Super League grecque bien entamée ou l’Olympiakos pointe à la deuxième place à un point du leader, le PAOK Salonique, Abi a décidé de raccrocher les crampons après un exil qui s’est plus apparenté à un dernier désir du jeu, et des sensations procurées par le simple bonheur de humer la pelouse en étant en bonne santé. Car ceci relève déjà du « Miracle Abidal ». L’Olympiakos fût le dernier plaisir du gourmand. Gâterie que le numéro 22 éternel du FC Barcelone n’aurait pu se permettre dans un club devenu trop exigeant pour ses capacités physiques restantes suite à la terrible épreuve qu’il a traversé. En cela, il s’agit déjà une victoire qui ne se limite pas aux traditionnels trois points.

abi grece

  • DÉCEMBRE 2014 : RETRAITE ET HÉRITAGE

L’heure de la retraite a donc sonné pour ces deux géants, une semaine froide et pluvieuse de Décembre 2014. Il y a encore un peu moins de trois ans, Henry effectuait en prêt un retour express à Arsenal digne des plus grands contes de fées, en inscrivant trois buts dont ceux de la victoire en Cup contre Leeds (1-0) peu de temps après son entrée en jeu et contre Sunderland en PL (but du 1-2 dans les derniers instants). Dernière parenthèse enchantée d’une carrière hors norme, qui l’aura consacré meilleur joueur de l’histoire d’Arsenal et meilleur étranger de l’histoire de la Ligue Anglaise. The Telegraph le placera comme le 2e meilleur joueur de l’histoire de la Premier League derrière Ryan Giggs. Il est dans le cercle très élitiste des « champions du monde et meilleur buteur de sélection » (en bonne compagnie, de Pelé et Bobby Charlton notamment)
Mais ce n’est peut être pas toutes ces statistiques déroutantes qu’il faut retenir. Mais toute la symbolique humaniste qui découle de ce parcours croisé entre deux joueurs opposés par le style, le poste occupé et la trajectoire prise par leurs carrières respectives. Car comme nous le savons tous, Eric Abidal fut atteint d’une tumeur au foie en Mars 2011. Une épée de Damoclès autour de laquelle le Barca a montré que sa devise « Mes Que Un Club » (Plus qu’un club) n’était pas qu’une simple arme marketing mais une pure réalité. Comme le montre cette idée des Socios, qui à la 22e minute (en hommage à son numéro) de chaque match, applaudissait en soutien à celui qu’ils aiment appeler affectueusement « Abi ». Comme l’un des nombreux miracles dont seul le foot possède le secret, Abidal reviendra à la compétition un soir de demi-finale de Ligue des Champions, soit moins de deux mois après son intervention. Et l’histoire qui n’était pas encore assez belle, voudra que Barcelone gagne cette édition face à Manchester United. L’ex probable retraité débutera le match comme titulaire et soulèvera le trophée en premier. Il effectuera un an plus tard une rechute qui le poussera à une greffe, avec comme donneur son cousin. Henry très proche de son ex-coéquipier viendra le voir à plusieurs reprises à la clinique « L’Hospital » de Barcelone, pour le soutenir dans cette terrible épreuve. Nous pourrions aujourd’hui parler de ce joueur au passé. Mais le destin et le soutien indéfectible de la planète foot et de ses proches ont surement aidé ce joueur profondément humain. Abidal, c’est celui qui payait ses restaurants lorsqu’il était à Lyon à tous ses coéquipiers. C’est aussi celui qui invitait des coéquipiers à la maison pour souder l’équipe.

abidal maladie
Et pour l’anecdote, lorsque celui-ci jouait à Lille, c’est bien le même Eric Abidal mais bien moins illustre, qui a payé la caution de son ami de banlieue rhodanienne tombé dans la délinquance afin qu’il évite la case prison. Un grand joueur, mais un grand être humain avant tout. Comme quoi il y a une morale, pas toujours vrerifiée sur un terrain. Mais le grand rectangle vert qu’est la vie de tous les jours, lui, a donné justice à Abidal, à défaut d’avoir eu une fin de carrière à la hauteur de sa grandeur humaine. Justice à moitié rétablie pour un joueur hors norme au parcours unique.

Dans les moments de grâce connus en Catalogne comme dans les moments de doute où le simple trophée était le bonheur de se retrouver en vie et en bonne santé, Henry et Abi se sont toujours soutenus mutuellement.

Au plus grand bonheur de nos cœurs, et de nos yeux amateurs de beau jeu.

Thierry Henry, Eric Abidal

Walid Kachour (@WalidKachour – Total-Futbol.com)

La Revue des effectifs du week end

NUMERO 1

Ce Week-end fût riche et passionnant pour tous les aficionados du ballon rond. Avec une cascade de chocs aux quatre coins du Vieux Continent. Mais que faut-il en retenir?

Pas de panique, la réponse se trouve ici.

 

 

  • FRANCE: PARIS AU GALOP, MARSEILLE COIFFE AU POTEAU,CARTON SIGNE CARLOS EDUARDO

carlos eduardo

Le premier choc de cette 11e journée de ligue 1 avait lieu dès le Samedi à 17h. PSG-Bordeaux. Deux institutions du football français. 10 titres de champion cumulés. De M6 à Canal +, aujourd’hui le Qatar. Et aussi Laurent Blanc contre Willy Sagnol. Mais surtout le 2e contre le 3e avant le coup d’envoi. Après un début de match timide, certains faits de jeu débloqueront la partie. A l’instar de la sortie précédente face à Lens, c’est Tony Chapron, l’arbitre au passé sulfureux, qui débloquera une partie cadenassée en première période. Pourtant, ce sont les parisiens qui se verront les premiers en infériorité suite à l’expulsion de Van Der Wiel à la 28e minute pour un tacle par derrière sur Khazri, jugé contestable. Dix minutes après, Poko suivra la « loi de l’imitation » chère à Tarde en prenant à son tour une biscotte à la confiture. A 10 vs 10, ce sont les troupes du Président qui prendront les rênes sur pénalty juste avant la pause par Lucas qui dés la reprise doublera la mise de la même manière. Les Girondins se seront montrés trop frileux face à des parisiens en phase de rebond en restant malgré tout invaincu et sur deux victoires (Lens et Nicosie). La sentence finale interviendra à la 81e minute avec le 3e but du revenant Lavezzi, un quart d’heure après son entrée.

3-0 pour Paris qui fait la grosse opé du week end en revenant à 4 longueurs de Marseille qui a chuté sur la pelouse d’un OL revigoré avec Gourcuff en plus bel exemple. Cet « olympico » a défaut d’être prolifique en buts comme les années précédentes fût très intense malgré un manque palpable d’occasions. Gourcuff libérera Gerland à la 66e d’une lubie technique « feinte de frappe – lucarne coté fermé » crucifiant la ligne arrière marseillaise peu à son avantage hier soir. Première défaite de l’OM depuis le 17 Août et fin de la série record égalée de 8 victoires d’affilée qui ne sera pas battue pour cette fois. Lyon est lui 3e après s’être retrouvé à la 17e place au soir de la 4e journée et une défaite à Metz (2-1). Le présumé « Clasico » du 9 Novembre s’annonce déjà des plus passionnants au niveau sportif. RDV dans deux semaines.

Autre coup de canon, le bouillon de l’EA Guingamp à domicile contre Nice (2-7) que l’on avait tristement quitté à l’Allianz contre Bastia, défaits (0-1) et sous escorte suite aux débordements post match que nous connaissons déjà. Et un joueur encore inconnu du microcosme Ligue 1 a inscrit en moins de 55 minutes autant de buts qu’un Zlatan blessé sur l’ensemble de la saison. Son nom ? CARLOS EDUARDO. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le numéro 3 des aiglons marque les buts qui comptent. Il avait offert la victoire à Louis II lors du derby contre le voisin princier (0-1). Déjà 6 buts pour lui dont 5 hier. Premier quintuplé depuis 1984 et le messin Kurbos qui lui avait même fait plus fort en passant 6 buts aux nîmois (3-7)

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       – VISTA DE GOURCUFF

       – CARLOS EDUARDO

       – FC NANTES

                

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 – LE 3-5-2 DE BIELSA

– GUINGAMP AUX 2 VISAGES

 

 

S’il y a rouge sur Poko, alors ce n’est plus du foot mais de la danse ou du patinage artistique

WILLY SAGNOL, Coach Bordelais.

 

 

  • ESPAGNE: LE REAL EMPORTE LE CLASICO A L’USURE TACTIQUE & UN TOP CINCO SE DESSINE

pepe clasico

Le match à 400 millions de téléspectateurs un samedi d’automne à 18 heures. Le Clasico des « Clasicos ». L’unique. Le seul au vrai fondement historique. Entre castillan et catalan, entre club du peuple et club aux velléités indépendantistes. Petit tacle à ce que je nommais un présumé « Clasico » PSG-OM n’ayant aucun fondement historique pour 2 clubs dont le passé conflictuel reste à démontrer. Au terme d’un match enlevé rendant asthmatique le plus préparé des plongeurs sous-marin, c’est le Réal qui terrasse l’ennemi 3-1 au terme d’une opposition à couper le souffle. Il ne fallait pas aller chercher les bières au dernier moment, sous peine de louper l’ouverture du score de Neymar au bout de 3 minutes et 10 secondes. A la 23e minute, « San Iker » sauvera le break face à Messi à 5m du but. Tournant. Le rouleau compresseur madrilène s’enclenchera durant le restant du match et manifestera sa force à trois reprises. D’abord pour égaliser sur pénalty par CR7, auteur de son 16e but en 9 journées. Soit une moyenne de 1.77 but /match. Sur ces standards, nous partirons sur une base de 68 buts à l’issue de l’exercice 2014/2015. Par Pepe ensuite, symbole d’une Maison Blanche prête à dévorer le honni rival, en claquant une tête rageuse au-dessus de tous. Benzema peu de temps après effacera les derniers espoirs du Barca suite à un mauvais corner catalan mais surtout à un contre éclair (moins de 5 passes et temps de jeu de 15 secondes) pour croiser le cuir au fond des filets, à l’aide du poteau intérieur. Imparable. Nouvelle victoire de prestige du Réal, qui en avait déjà passé trois à Anfield (0-3) et qui remet ca contre un autre adversaire de qualité. 5e but lors des 4 derniers Clasicos pour Benz ‘ et 3e but de la semaine, après son doublé en C1. Liga totalement relancée, avec un Réal revenant à 1 point de la victime du soir mais pointant à la 3e place puisque c’est le FC Séville (2-1 contre Villareal) qui revient à hauteur du Barca à 22 points. 5 équipes se tiennent en 2 points, du Barca à l’Atlético en passant par Valence 4e. Un top Cinco se dessinerait-il ?

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– BENZEMA

– ISCO

– RETOUR D’UN HAUT DE TABLEAU CONSISTANT

 

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– PIQUE

– MESSI

 

 

Historia que tu Hiciste, Historia Por Hacer – L’histoire que tu as faîte, l’histoire qu’il te reste à faire.

Le message inscrit sur l’énorme TIFO des travées de Bernabeù durant l’entrée des formations. Tout un symbole de l’esprit animant ce genre d’équipe. Jamais rassasié.

 

 Marca

  • ITALIE: LA LOUVE RESISTE A LA VIEILLE DAME, CHUTE LIBRE POUR PARME

parme

En Italie, peu de changement. Je dirais même que nous assistons à un retour du statu quo du côté de la botte. La Juve en s’imposant aisément 2-0 à domicile contre Palerme, récupère les 2 points abandonnés à la Roma dans la course au titre la journée précédente suite au nul à Sassuolo (1-1), puisque la Louve a été accrochée face à la surprise de ce championnat, la Sampdoria de Gabbiadini 3e avant le coup d’envoi. 0-0 au terme d’un match où l’homme du match s’appelle Catenaccio. La Juve reprend ses 3 points d’avance sur les joueurs de Rudi Garcia. Si réelles bonnes opérations il y a, elles sont à mettre au crédit de l’Udinese qui renoue avec la victoire et le podium après deux matchs sans victoires face à l’Atalanta avec un nouveau but de l’inusable Toto Di Natale. Ainsi que pour la Lazio qui effectue un retour fracassant dans le top 5 avec 4 victoires consécutives avec un nouveau but d’un senior, Miroslav Klose. Le choc du Dimanche a vu Milan & Florence se neutraliser (1-1).Dans le bas de tableau, le match entre Parme et Sassuolo a retenu toute mon attention et faisait déjà office d’un match à six points entre une équipe qui n’avait toujours pas connu le succès mais qui restait sur un nul prometteur face à la Juve et une formation parmesane qui n’a connu qu’une seule fois le succès depuis le début de saison. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce match a confirmé le sursaut de Sassuolo mais surtout la noyade des joueurs de Donadoni, qui ont subi un 1-3 à Ennio Tardini. Déjà dernière et pire défense de Série A avec 20 buts encaissés en huit matchs, les coéquipiers de Cassano sont déjà dans le dur et touchent même le fond. Les jours de l’ex sélectionneur de la Squadra Azzura semble déjà comptés. Autant dire que la prochaine sortie sur la pelouse du Torino s’annonce déjà capitale, après moins de dix journées seulement. Etonnant pour le 6e du dernier exercice, qualifié en Ligue Europa mais dont il a été exclu pour dette fiscale au profit du…Torino.

 

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 – LES PAPYS QUI FONT DE LA RESISTANCE DI NATALE ET KLOSE, 73 ANS CUMULES

 – LE 0-4 DU CAGLIARI DE L’EPICURIEN DU FOOTBALL ZEMAN A EMPOLI

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      – SAMPDORIA-ROMA

      – NAUFRAGE COLLECTIF DE PARME

 

 

 

On a fait le match que je voulais faire

Zdenek Zeman, entraîneur de Cagliari.

A noter que le prochain Cagliari-AC Milan sera beaucoup plus ouvert qu’il n’y paraît.

zeman

 

  • ANGLETERRE : DIDIER drogBACK MAIS MANCHESTER EVITE LE KRACH

Drogback

Nous nous étions quittés sur un Didier drogBYE à la coupe du monde suite à l’élimination prématurée des éléphants de Côte d’Ivoire à la dernière minute face à la Grèce. Car en effet, il s’agissait du dernier match (du moins en Coupe Du Monde) en sélection de la star ivoirienne en sélection. Mais entre-temps, le meilleur joueur de l’histoire de Chelsea a signé une dernière pige chez le club où il a tout raflé. Comme pour aussi renouer une dernière fois avec la relation d’amour paternelle l’unissant à José Mourinho. Mais il y a eu le raz de marée Diego Costa et ses 9 buts en autant de journées pour un Drogba qui savait d’ores et déjà qu’il jouerait un rôle de doublure, loin du rôle de superstar qu’il a embrassé il y a 10 ans à son arrivée en Angleterre et qu’il l’a vu inscrire plus de 100 buts en Premier League. Mais Diego était blessé hier pour le Sunday’s Crunch à Old Trafford face à un Man U dépensier mais convalescent. Samuel Eto’o fils avait inscrit un triplé à Stamford Bridge l’an passé (3-1). Mais Drogba et Chelsea, ce n’est pas le même amour ni le même passif glorieux, entre Ligue Des Champions, Premier League et coupes à foisons. Comme si le destin avait voulu qu’Hazard loupe un but tout fait suite à un somptueux échange avec l’enfant de Levallois. Et que le corner qui suive atterrisse sur le crane bondissant de DD pour le consacrer une nouvelle fois Empereur bleu malgré ses 36 balais, une explosivité moins importante et un match quelconque pour un joueur de sa trempe. L’histoire aurait été belle si ce but fut celui de la victoire mais ce match fou a consacré un autre revenant, RVP qui marque le but de l’égalisation au bout du bout de l’ex « Fergie Time ». Chelsea a laissé 2 points filer et l’occasion d’assommer pour longtemps le championnat. Ce nul permet à Man U de faire encore illusion, mais pour combien de temps, car à trop faire d’efforts pour revenir, comme la semaine précédente à West Brom (2-2), il y aura un moment où l’accumulation des nuls sera rédhibitoire. Arsenal l’a peut être compris en brisant cette série de matchs stériles par une victoire cruciale face à Sunderland (0-2) avec un doublé de Sanchez qui a profité d’une première bourde de la défense puis d’un cadeau de Noel avant l’heure en fin de match de Mannone ex goal des Gunners dans l’added time. 5e but en 9 matchs pour Alexis. Arsenal souffle et remonte à une 5e place plus conforme à ses ambitions. Plus tôt, City a été défait chez West Ham (2-1) avec un Mangala une nouvelle fois à la peine et les anciens de Ligue 1 & Ligue 2 Amalfitano et Diafra Sakho qui n’en finissent plus de flamber Outre-Manche. Tottenham a sombré sur sa pelouse en 15 mn face à Newcastle (1-2) qui respire, Pardew avec, en ayant pris 7 points sur 9 possibles et sortant de la zone rouge. Première passe déc’ pour Cabella. Celle du 1-2.

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DROGBA

– SANCHEZ

 

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– MANNONE, MANGALA, TOTTENHAM

 

 

Quatre points d’avance, une marge pour nos erreurs et celle des arbitres

José Mourinho, à l’issue du match.

 

QUI D’AUTRE?

mourinho

 

Walid Kachour (@WalidKachour)

 

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JEAN MARC MORMECK : “J’ai réactualisé la boxe française”

INTERVIEW EXCLUSIVE

C’est au gymnase Marcel Cerdan d’Aulnay Sous Bois que nous avons retrouvé Jean Marc Mormeck, plus affuté que jamais. Moins de deux semaines après son come-back réussi face à Tamas Lodi « The Marksman » est en pleine préparation avec pour objectif final la reconquête de la fameuse ceinture des Lourds Légers, qu’il a déjà glané à six reprises. C’est donc sous les bruits des poings et des chaussures de boxe que nous avons pu questionner le boxeur dont nous avons suivi l’entrainement pendant près d’une heure et demie. Et ce en compagnie de jeunes pousses de la boxe francilienne, ainsi que des valeurs confirmées, notamment Mehdi Bouadla, champion de France des supers moyens.

Entre regard lucide sur sa riche carrière et ambition pour le probable dernier défi d’envergure qui se présente à lui, le natif de Pointe à Pitre s’exprime sans détours et sans langue de bois. Avec franchise et justesse. Avec parfois même un œil critique porté sur le système pyramidal de la boxe française. Rencontre avec le sextuple champion du monde réunifié des lourds légers. En route vers un historique 10e championnat du monde. Et après las Vegas ou encore le Madison Square Garden, le tireur d’élite francilien rêverait bien d’une fin en apothéose au sommet de la boxe mondiale.

 

  • LE COME BACK

Jean Marc, félicitations tout d’abord pour votre victoire face à Lodi. Assez expéditive en 4 rounds. Quel sentiment prédomine suite à ce succès ?

Merci. Heureux. Cela faisait 27 mois que je n’avais pas combattu. Il est vrai que j’avais fait une bonne préparation et cela a permis de voir où je me situais. Mon adversaire était 10e mondial et avait fait un championnat d’Europe WBO. Je voulais savoir ou j’en étais. Je pense que je suis bien mais il reste encore à bosser.

Cela faisait deux ans que l’on ne vous avait pas vu sur les rings. Vous êtes retourné à vos premiers amours les Lourds Légers, catégorie dans laquelle vous avez été six fois champion du monde. Retour difficile sur l’aspect physique et mental?

Non. Difficile non. Moi je pars du principe de Quand on veut quelque chose, il n’y a pas de difficultés. J’ai essayé les poids lourds c’était mon défi (ndlr : Combat vs Klitschko en 2012 à Düsseldorf). Je suis redescendu et j’ai perdu 12 kilos pour retrouver ma catégorie initiale (les Lourds Légers) donc je m’y retrouve bien. J’y ai retrouvé un peu d’explosivité ainsi qu’un peu d’aisance dans cette catégorie. Maintenant faut que j’y travaille encore pour atteindre un vrai bon niveau donc non cela n’a pas été difficile mais justement c’est un plaisir.

Cette victoire vous permet donc d’espérer un éventuel titre de champion du monde. Pour le public néophyte lecteur de mon blog, quelles étapes vous reste-t-il à parcourir pour atteindre ce but ? (au niveau des accords avec les promoteurs/agents/combats restants)

C’est une négociation qui est en train de se faire depuis longtemps. J’ai la chance d’avoir eu un vrai palmarès. J’ai fait neuf championnats du monde, j’en ai gagné six. J’ai été dans les poids lourds, j’ai réunifié les titres. Tout cela me permet de prétendre à un champion qui veuille me défier. Dans le sens en se disant «  avec son palmarès si je le bats donc j’aurais cette référence ». Je suis donc en train de négocier avec les champions des catégories. J’ai fait ce fameux combat de confirmation donc j’ai prouvé que en descendant des Lourds Pour les Lourds Légers j’étais vraiment dans cette catégorie. Cette victoire permet d’être à nouveau classé pour prétendre à un championnat du monde incessamment sous peu.

 

Je pars du principe que quand on veut quelque chose, il n’y a pas de difficultés

 

  • RETOUR SUR SON PARCOURS

J’ai accompli tous mes rêves

Vous avez d’ores et déjà marqué l’histoire de la boxe française étant même à deux doigts suite à votre défaite face à O’Neil Bell à New York de rentrer dans le panthéon des sept français à collectionner les ceintures WBA, WBC & IBF des lourds légers. Pensez-vous que le monde de la boxe en France et les médias en général vous ont reconnu à votre juste valeur ?

Je dirais que non. Mais après tant que je suis en activité j’ai beau le dire mais c’est après en fin de compte… C’est peut être quand j’aurais fini un jour ils diront : « ce garçon il a fait il a rivalisé et il a fait les performances qu’il a fait ». Aujourd’hui je pense qu’il ne faut pas s’inquiéter de cela, il faut plutôt finir sa carrière sur une bonne note en faisant peut être mon dixième championnat du monde c’est ce que j’essaye de faire. Il y a aussi la reconversion. Il faut aussi que la reconversion soit aussi brillante que la carrière. C’est ça qui m’intéresse plus.

Vous avez choisi de partir aux Etats Unis et de faire équipe avec Don King avec le succès que nous connaissons. Était-ce uniquement pour des raisons sportives avec des perspectives d’évolution que vous n’avez pas trouvé en France ? 

Forcément on l’a vu. La plupart des boxeurs qui ont évolué en France avec les promoteurs qu’ils y avaient on a vu ce qu’ils ont fait. Je pense que j’ai prouvé qu’en partant vers les Etats Unis j’ai fait ce que ces boxeurs n’ont pas réussi à faire. J’ai accompli tous mes rêves. J’ai boxé au Madison Square Garden j’ai fait les réunifications qui n’ont jamais été faites j’ai pris la ceinture de RING Magazine que l’on n’avait pas eu depuis 1956. J’ai réactualisé toute la boxe. J’ai tout repris, j’ai tenté des choses du moins. Je dirais que cette association avec Don King m’a permis de dire aux boxeurs qu’a un moment donné il faut vous prendre en main et que si vous partez si vous vous prenez en main vous pouvez réaliser des choses.

Ou il y a-t-il d’autres aspects qui ont fait pencher la balance ? Nous savons que vous avez eu des démêlés d’ordre financiers et relationnels avec les frères Acariès et plus particulièrement Louis…

Après comme je l’ai dit, il y a les promoteurs… On nous dit que nous sommes dans le « pays des Droits de l’Homme » donc il y a ces promoteurs qui avaient le total monopole sur les boxeurs et on devait faire ce qu’ils voulaient. Moi je suis contre toute injustice donc je me suis battu car j’ai perçu cela comme une injustice. Je suis parti pour leur montrer que même ailleurs on peut faire aussi bien voire mieux qu’eux. Moi c’est juste ça que je voulais prouver. Je suis prisonnier de personne ni esclave de qui que ce soit. Cette liberté, nous l’avons et je m’en suis servi en partant et en faisant ce que j’avais à faire. Après eux (Frères Acariès) je m’en occupe pas ce ne sont pas mes amis et ce ne sont pas des gens que j’affectionne tout particulièrement, si vous voyez ce que je veux dire.

Je suis prisonnier de personne ni esclave de qui que ce soit

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  • SA VISION DE LA BOXE EN FRANCE

Quelles différences notables constatez-vous entre les Etats Unis et ici dans l’approche de ce sport ?

Il y a un monde qui nous sépare. Ils sont beaucoup plus en avance et évolués que nous. On voit bien les champions du monde qu’ils ont sont encore sur le marché tandis que nous les français nous y sommes plus.

Est-ce pour contrer ce type de promoteurs que vous jugiez « has been » (dans votre autobiographie « a poings nommés » en 2009) ou du moins pour insuffler une nouvelle dynamique à la boxe française (notamment dans le rapport promoteur-boxeur) que vous avez pris sous votre aile des valeurs sûres, notamment le médaillé d’argent à Pékin Khedafi Djelkhir ?

Je pense que c’est pour insuffler d’autres valeurs. Pour dire aux autres boxeurs à un moment donné arrêtez de vous plaindre. Vous êtes brimés, vous êtes ceci vous êtes cela etc… prenez-vous en main ! Moi qui suis un petit garçon de banlieue qui a réussi à en sortir je me suis pris en main et je suis où j’en suis aujourd’hui en réussissant à faire ce que j’ai fait. Donc si je l’ai fait moi il y en a plein d’autres qui peuvent le faire et c’est juste pour leur insuffler quelque chose de nouveau en leur disant « allez-y quoi » ! Et vous allez réussir à faire ce que vous voulez faire. Il suffit juste de se prendre en main et puis d’avoir du courage

J’ai envie de dire aux autres boxeurs : PRENEZ VOUS EN MAIN!

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  • SES ORIGINES

La banlieue? Elle a fait ce que je suis devenu aujourd’hui

Enfant de l’Abreuvoir à Bobigny et ayant fait en partie vos gammes à Drancy si je ne dis pas de bêtise ? Dans quelle salle ?

Dans la salle juste en dessous de la piscine en effet. J’ai commencé avec Akli et Charlie et c’était très bien.

Nous savons que vous êtes quelqu’un ayant toujours mis en avant ses origines, véritable terreau de votre ascension. Je pense à votre fameux « Ville De Pantin» arboré lors du combat face à Braithwaite à Worcester en 2005. Qu’est-ce que la banlieue vous a apporté dans votre réussite professionnelle ?

Ce que je suis aujourd’hui. La détermination, la combativité le dépassement de soi. Toutes ces valeurs qu’on retrouve dans le sport et que j’ai retrouvé dans la boxe. C’est-à-dire de vouloir s’en sortir. Quand on vient du plus bas de toute façon on ne peut pas descendre plus bas. Il fallait donc remonter et cela m’a permis d’acquérir de la combativité et la force de me battre, de ne jamais rien lâcher. De toute façon je ne pourrais qu’avoir du meilleur.

A maintenant 42 ans, vous êtes quasiment à la fin de votre carrière. Si vous deviez garder trois moments fondateurs de votre parcours, lesquels ce seraient ?

JMM : qu’est-ce que vous appelez moments fondateurs ?

Les tournants de votre carrière qui vous ont fait passer dans une autre dimension si je puis dire.

Si je dois dire ça je dirais tous les trophées que j’ai pris en commençant par les Championnats de Paris et par les premiers challenges. C’était les premières petites compétitions et c’est ce qui impulse une dynamique. En devenant champion de quelque chose même si c’est rien par rapport au truc mais c’est beaucoup pour quelqu’un qui se donne du mal et c’est ce qui m’a permis à chaque fois de vouloir grimper les échelons et de vouloir y rêver à prétendre à un Championnat de France puis à un Championnat d’Europe. Puis à un Championnat du monde. C’est ce qui m’a permis d’être ce que je suis aujourd’hui.

Donc je me dis que tous les efforts que j’ai fait… tous les jours où je me suis levé le matin très tôt en me disant que les autres ne font pas ce que je fais donc c’est pour ça que je deviendrais champion du monde.

Quand on vient du plus bas de toute façon on ne peut pas descendre plus bas, il fallait donc remonter

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  • SON ULTIME DEFI

J’ai toujours voulu une dimension internationale voire mondiale.

Vous avez parlé de l’Afrique ou du Grand Palais comme point culminant de la reconquête du titre des Lourds Légers. Quelle serait la fin idéale pour « The Marksman » le tireur d’élite ?

La fin idéale serait dépendante de cette question : quelle dimension on veut donner ?

J’ai toujours voulu une dimension internationale voire mondiale. Si on fait le Grand Palais c’est de faire après marcel Cerdan qui est une figure nationale voire internationale car il y a eu ce qu’il y a eu la fameuse romance avec Edith Piaf. (Marcel Cerdan reste à ce jour l’unique boxeur français à avoir combattu dans l’illustre antre parisienne en Mai et Juin 1974)

Et si je fais L’Afrique, ce serait dire sans prétentions bien sûr et avec beaucoup d’humilité de dire : « j’aurais combattu sur le même territoire qu’Ali » (à Kinshasa le 30 octobre 1974 lors du fameux « The Rumble In The Jungle » face à Foreman). Donc les deux c’est pas mal.

Qu’est-ce que nous pouvons vous souhaiter aujourd’hui pour la suite de votre carrière et pour votre vie personnelle ?

Ce qu’on dit toujours : juste bonne chance ou bon vent, moi ça me suffit !

Merci Beaucoup Jean marc Mormeck et bonne continuation en espérant pouvoir vous reinterviewer avec la ceinture de champion du monde autour de votre taille !

 

Finir en Afrique? Ce serait dire avec beaucoup d’humilité que j’aurais combattu sur le même territoire qu’Ali

 

Walid KACHOUR (@WalidKachour)

 

L’enregistrement de l’interview : https://www.youtube.com/watch?v=F05T-0WFzPo&feature=youtube_gdata

 

Pour suivre toute l’actu de Jean Marc Mormeck :

Facebook : Jean-Marc Mormeck OFFICIEL

Ou encore @JMMormeck

 

 

 

 

 

 

 

BILLET D’HUMEUR BRESILIEN : JOUR 19

NUMERO 8 : QUAND LE PRAGMATISME EUROPEEN L’EMPORTE SUR LA FURIA AFRICAINE

 

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Hier ont eu lieu les huitièmes de finale 5 et 6 de ce fabuleux Mondial. Et quels huitièmes de finale! France-Nigéria d’un côté d’une part et Allemagne-Algérie de l’autre. Deux matchs qui m’ont particulièrement touché, étant français d’origine algérienne. Il fallait avoir le cœur solide hier. Narrer le récit de cette journée riche en émotions sera compliqué, mais en restituer le suc et l’idée générale qui ressort de ces deux matchs, cela semble possible.

18h donc, France-Nigéria avec le maillot Zidane de 2006 fier comme un coq. Un match a priori abordable si les joueurs de DD prennent ce match par le bon bout. Or c’est tout le contraire qui se produit. Début de match brouillon malgré le retour des titulaires habituels dans le 4-3-3 classique avec le milieu Pogba-Cabaye-Matuidi. Devant c’est Giroud qui supplée Griezmann et à nouveau Benzema qui se déporte sur la gauche de l’attaque. Une première mi-temps calamiteuse entre poursuite de la dynamique plus que moyenne insufflée par le match face aux Equatoriens lors du dernier match de poule et crainte d’aborder ce nouveau tournoi des matchs à élimination directe. Voire un brin de suffisance face à des Super Eagles prêts à migrer vers les quarts de finale pour la première fois de leur histoire. Seuls Valbuena et Matuidi surnageront dans ce premier acte durant lequel les nigérians se verront refuser un but d’Emmanuel Emmenike pour un hors-jeu. Je suis même en mesure de dire que les joueurs de Keshi auraient dû bénéficier d’un pénalty pour un ceinturage d’Evra dans la surface suite à un corner. 0-0 donc à la mi-temps et c’est plutôt un moindre mal. Entre un Benzema qui a du mal à se positionner, un Giroud hors tempo dans le jeu en combinaisons et un milieu beaucoup trop distendu, ce premier acte fut surement le plus mauvais depuis le début du Mondial des Bleus. Le tournant du match aura lieu très tôt en seconde période, lorsque Matuidi commet un attentat involontaire sur Onazi contraint de quitter ses partenaires et victime d’une double fracture tibia péroné. Le parisien s’en tire avec un jaune tout « heureux ». Car si l’arbitre avait sifflé l’évident pénalty et attribué un rouge direct, nous serions peut être pas là à parler du quart de finale à venir Vendredi. Mais les grandes équipes lorsqu’elles prétendent viser loin doivent parfois avoir ce genre de coup de pouce inopiné du destin et l’arbitre américain a contre son gré aidé les bleus dans leur quête : ils ne pouvaient pas perdre ce soir. Car la dernière demi-heure sera un véritable déluge bleu, comme si tous ses faits de match ont réveillé des bleus plus qu’en sommeil paradoxal pendant près de 60 minutes. Une ribambelle d’occasions s’abattront sur un Enyeama qui retardera l’échéance, sur une tête quasi à bout pourtant d’un Benzema branché sur courant alternatif (70’). Et lorsque le portier du LOSC se retrouve impuissant, c’est son défenseur qui le supplée sur sa ligne suite à un remarquable une-deux Griezmann-Benz. L’entrée de « Grizi » en lieu et place d’un Giroud très décevant changera totalement la donne et coïncidera avec la déferlante française. Emmenés par un Valbuena qui reste la valeur sure des Bleus sur le très long terme et ce depuis maintenant près de deux ans, les troupes de DD feront craquer le verrou nigérian dans le dernier quart d’heure pour s’imposer finalement 2-0. Point commun des deux réalisations ? « Petit Vélo » en est à l’origine. D’abord sur le corner botté et détourné par Eneyama sur Pogba qui catapulte la balle dans le but déserté (79’) et enfin un centre à ras de terre dans le temps additionnel trouvant une zone vicieuse entre le goal et Joseph Yobo qui sous la pression de Griezmann dévie le ballon dans son propre but. La messe est dite mais nous pouvons pousser un gros « OUF » de soulagement tant la partie fut compliquée et longue à se dessiner en faveur des Bleus bougés par une vaillante formation africaine qui a longtemps fait jeu égal avec l’EDF voire dominer par séquences les débats. Pas imprévisible au vu de la montée en puissance des Super Eagles : 0 but au premier match, 1 au second et 2 lors du match perdu contre l’Argentine (2-3) qui paradoxalement fut sûrement la prestation la plus aboutie notamment offensivement des joueurs de Keshi lors des matchs de poule. Mais faisons pas la fine bouche et contentons-nous de ce qu’on a, à savoir la qualif pour le TOP 8 mondial ce sera déjà plus que pas mal. Surtout lorsqu’on connait la difficulté des 1/8 de finale qui marque le début d’un deuxième tournoi. En 1998 à Felix Bollaert face au Paraguay (1-0 au but en or) ou encore en 2006 face à l’Espagne (1-3 avec deux buts dans les dix dernières minutes). Premier quart d’un mondial pour les Bleus depuis huit ans face au vainqueur d’Allemagne-Algérie qui se disputait deux heures plus tard, 22h heure française. Premier match réussi et déjà un 1/2 de mon côté. France qualifiée.

EDF

22h, donc. Je troque mon maillot de l’équipe de France pour enfiler celui de l’EN algérienne de 2010 floqué Ziani. Fier comme un fennec cette fois-ci. Allemagne-Algérie, un match dont mon père me reparle au moins une fois par an comme le plus beau match de l’histoire de la sélection algérienne, celui de la coupe du monde 1982 qui a vu les Madjer, Belloumi et consorts terrasser la grande RFA des Breitner ou encore Rummenigge 2-1 à Gérone. Le dernier match de poules intitulé « match de la honte » verra Allemands et Autrichiens arranger un piteux 0-0 écartant l’Algérie de la course au second tour. Trente-deux ans après, l’histoire se répète et tout un peuple se met à espérer une réédition de cet exploit sans précédent. L’Allemagne est annoncée comme ultra favorite et prête à pulvériser les joueurs de Coach Vahid qui ont déjà réussi leur mondial en se qualifiant pour la première fois en huitièmes de finale de leur jeune histoire footballistique. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce match marquera à nouveau l’histoire de ce Mondial et de l’histoire des Fennecs. Car ce fût d’une part un match magnifique à voir, et ce pour tout amateur de foot qui se respecte. Et parce que l’Algérie a longtemps crû tenir un possible exploit, un tiers de siècle après. Une première mi-temps dominée par l’Algérie qui aura trois occasions nettes d’ouvrir le score, notamment par Ghoulam qui à l’angle de la surface, adresse une frappe enroulée frôlant le poteau de Neuer. Puis par Feghouli qui se précipite en adressant une frappe s’envolant au-dessus de la cage allemande alors que Soudani attendait l’offrande en retrait. Et enfin Slimani fera même trembler les filets de la Manschaft d’une tète rageuse mais l’attaquant du Sporting Portugal, l’une des révélations de ce Mondial verra son but refusé à juste titre pour un hors-jeu de quelques centimètres. Les joueurs de Joachim Low auront une seule vraie occasion dans cette première période. Mais une énorme, avec une double parade d’un Rais M’Bolhi qui détourne la frappe de Kroos et gagne le duel face à Gotze. Rais à traduire comme « leader ou chef » n’aura jamais aussi bien porté son prénom en ce 30 Juin et sera élu homme du match. Vous allez vite comprendre pourquoi. Neuer n’est pas en reste non plus et aura lui aussi de nombreuses fois, notamment en première mi-temps, permis de maintenir le score à 0-0 en jouant le libéro et sortant au-devant de Slimani (9’) et de Feghouli (27’) hors de sa surface lorsque sa ligne arrière l’abandonna. Un duel de portiers mais un duel d’identités footballistiques. Avec une Allemagne qui reprendra le deuxième acte tambour battant sous la houlette d’un Schurrle qui fait son entrée en lieu et place d’un Gotze discret. Mais qui se heurtera non pas au Mur de Berlin, mais à une MURAILLE issue de Paris, en la personne de Rais M’Bolhi. Le portier algérien établira avec 12 parades, le record d’arrêts à l’issue de ce match pour un gardien africain en Coupe Du Monde. Quand on voit encore Tim Howard hier soir, Navas et Ochoa il y a quelques jours, nous voyons une pléthore de gardiens sublimes. Écœurant tour à tour Muller, Mustafi, Lahm et enfin Schweinsteiger en toute fin de match pour offrir aux spectateurs 30 minutes supplémentaires de bonheur et à tout un peuple le droit de rever à ce qui resterait l’exploit de ce Mondial. TITANESQUE et épique prolongation qui commencera de la pire des manières pour « El Khedra » (traduisez « La Verte ») puisque c’est le très remuant André Schurrle qui ouvrira le score à la 92e minute sur…une « Madjer » nom donné en hommage au joueur algérien du FC Porto. Tout un symbole. L’Algérie aura une énorme occasion sur corner d’égaliser à la 101e minute et une frappe de Mostefa frôlant le poteau allemand. L’Algérie qui a probablement laissé passer sa chance finit le match la fleur au fusil en s’exposant aux contres adverses et c’est Ozil qui viendra crucifier des Fennecs luttant contre les crampes à la 119e minute. On croit alors le match totalement fini, mais les joueurs d’Halilhodzic montreront une dernière fois dans ce mondial leur amour et fierté du jeu en réduisant la marque par Abdelmoumene Djabou à la 120e minute. Une minute de jeu à disputer un dernier long ballon algérien détourné par Slimani mais capté par Neuer. C’en est fini. L’Allemagne s’impose difficilement 2-1 après prolongations au terme d’un match de toute beauté et qui aura vu les fantômes algériens de 82 ressurgir côté allemand durant près d’une heure et demie. L’Algérie quitte la compétition avec fierté, force et honneur en ayant conquis les cœurs du monde du football et plus particulièrement des brésiliens qui se sont pris d’affection pour une formation très peu connue du grand public .En ayant tenu la dragée haute à un potentiel champion du monde. Grand coup de chapeau. Des joueurs et un coach portés en triomphe ce soir à leur retour à Alger. Une équipe nationale qui a donné à travers ce match une image plus que positive de l’Algérie à travers le globe, loin de certains poncifs et amalgames regrettables. Comme quoi, on peut être magnifique dans la défaite. Mais pour avoir une belle opposition, il faut aussi un magnifique vainqueur, et l’Allemagne l’a été. Un grand Bravo à cette très grande équipe dans le top 4 mondial et européen depuis près de huit ans.

Nous étions finalement très proches d’un Nigeria-Algérie en quarts au vu des physionomies de match. Mais c’est finalement le classique France-Allemagne qui aura lieu Vendredi 4 Juillet à 18h. Le froid réalisme de l’Europe Occidentale a eu raison de la furia tactique décousue africaine. A mon grand bonheur à 20h mais à ma grande tristesse à 00h15.

 Le France-Algérie que j’ai tant espéré n’aura pas eu lieu. Mais quelle fierté et privilège d’être un français d’origine algérienne et de surcroit fan de football à l’issue de cette soirée du 1er Juillet aux alentours de 00h30. France-Allemagne, un des plus grands classiques du football mondial. Un match dont là aussi mon père me reparle très souvent comme l’un des plus beaux matchs de l’histoire de l’Equipe De France, avec cette fois ci une issue terrible, la défaite des joueurs d’Hidalgo aux penaltys après avoir mené 3-1 en prolongations lors de la riche coupe du Monde 1982, en demi-finale à Séville. Certains, comme Didier Six, ne s’en sont jamais remis.  Espérons que cette fois ci le scénario inverse se produise.

ONE TWO THREE VIVA L’ALGERIE.

MAIS MAINTENANT CE SERA SEULEMENT ALLEZ LES BLEUS.

Avec mes quatre maillots Bleus des coupes du monde 1998, 2002,2006 et 2010.

Pour l’histoire peut être.

Car Impossible n’est pas français.

FRANCE ALGERIE

Walid KACHOUR (@WalidKachour)

BILLET D’HUMEUR BRESILIEN: JOUR 13

NUMERO 7 :URUGUAY AU BOUT DE L’ENNUI, DES ELEPHANTS SANS DEFENSES.

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En ce 24 Juin se disputaient les derniers matchs des groupes D et C. Pour le premier, un match comportait un fort enjeu : le choc Uruguay-Italie. Deux nations à 3 points, prises en sandwich entre une surprenante Costa Rica déjà qualifiée et une tout aussi étonnante Angleterre déjà…éliminée après deux matchs. Le vainqueur pouvait composter son billet pour les huitièmes de finale. Ces deux équipes avaient jusqu’alors proposé au public un jeu plus que médiocre, devant leur unique victoire respective à l’efficacité de Balotelli côté italien et Suarez côté uruguayen. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce « choc » a tenu toutes les promesses nourries par le jeu que ces deux nations ont produit. C’est-à-dire la promesse du quasi néant footballistique, avec une première mi-temps plus que médiocre s’achevant logiquement sur un fade 0-0. Il faut rappeler qu’un nul suffisait à faire le bonheur des hommes de Cesare Prandelli. Mais des faits de match plus que la qualité de jeu intrinsèque des acteurs feront pencher la balance en faveur de l’Albiceleste. L’expulsion de Marchisio pour une semelle stupide sur Arevalo Rios à l’heure de jeu. Une dernière demi-heure à 10 vs 11 pour l’Uruguay qui n’a cependant pas du tout profité de cet avantage numérique pour mettre le feu devant la cage de Buffon. Au contraire la Squadra Azzura a contenu les assauts de son adversaire assez aisément durant un quart d’heure en ayant même des cartouches pour définitivement sceller le destin du groupe D. Mais le manque de créativité criant de cette équipe italienne s’est ressenti dans ce match, cette dernière étant incapable de porter le danger avec un Pirlo moins influent, Immobile et Balotelli manquant cruellement d’instinct tueur dans la zone de vérité. Seul Verratti a surnagé dans ce match côté italien. Cependant, pas beaucoup mieux côté sud-américain, puisque la victoire se dessinera sur un coup de tête rageur de Godin à la 81e minute mais qui suffira au bonheur des hommes de Tabarez pour s’installer pour la deuxième fois en quatre ans dans le top 16 Mondial. Au delà du fort enjeu découlant de ce match, le fait marquant restera selon moi cette course à la stupidité. Et Marchisio en a donné le tempo avec cette faute d’une bêtise inouïe. Et je me dois de parler la morsure de Luis « Pattinson » Suarez sur Chiellini en fin de match. El Pistolero qui fait office de multirécidiviste dans le registre a une fois de plus montré sa face sombre que l’on déplore tant. Je pars d’une approche que beaucoup peuvent contester mais qui devrait être indubitable. En effet, je ne peux distinguer le joueur de « l’homme » c’est-à-dire son image de mortel qu’il renvoie à travers le terrain. Et Suarez a beau être un attaquant exceptionnel, doué pour tous les compartiments du jeu et capable de te faire gagner des trophées à lui tout seul, il n’en reste pas moins que c’est un sale gosse du football. Le « négro » balancé à Patrice Evra, la morsure infligée à Ivanovic. Sans oublier la main contre le Ghana et ce nouveau fait de jeu qui sera examiné par le comité de visionnage de la FIFA. Si l’Uruguay continue sa compétition, il se pourrait que ce soit le contraire pour le natif de Salto. A suivre. Mais pour en finir avec ce match, l’Uruguay ne méritait pas forcément plus la qualif’ que l’Italie. Mais elle a un peu plus montré les crocs c’est le cas de le dire. Mais quel ennui…deux formations qui méritaient autant l’une que l’autre l’élimination plutôt que la qualification au vu de ce non match proposé, dans la directe lignée des précédents, mais il en fallait un…

Les deux matchs simultanés du soir voyait s’affronter les 4 nations du Groupe C. Si la Colombie qui affrontait le Japon était déjà qualifiée et quasiment assurée d’être première de son groupe, un ménage à trois et à distance s’établissait entre la Côte d’Ivoire et la Grèce qui s’affrontaient dans l’autre match, ainsi que les Nippons qui gardaient un mince espoir de rallier le 2e tour de la compétition. Je vais d’abord un peu m’attarder sur le Japon-Colombie qui a confirmé toutes mes pensées germant au fil des matchs : cette Colombie a fière allure et fait office de véritable coup de cœur. Car beaucoup de nations auraient réellement baissé le pied en se savant déjà qualifié lors du troisième match. Voire laisser filer le match. Mais les Los Cafeteros malgré une première mi-temps mitigée (1-1) ont fait craquer la défense japonaise contrainte de gagner pour finalement s’imposer 4 buts à 1. Avec un James Rodriguez qui confirme sa montée en puissance en faisant gagner à lui tout seul son équipe tenue en échec à la pause. Il sera impliqué sur les trois buts colombiens en seconde période, avec deux passes décisives pour Jackson Martinez qui montre qu’il est plus que la doublure de Teofilo Gutierrez à la pointe de l’attaque. Mais surtout un quatrième but tout en toucher et en technique avec un crochet court conclu d’un piqué caressant les filets adverses. Sublime Colombie dans tout ce qu’elle fait et son corollaire : son public, ses couleurs dans les tribunes, ainsi que les joueurs qui l’a compose sans oublier leurs fameuses danses de célébration de chacune de leurs réalisations. Une vraie « Yellow Army » qui met le monde du football au pas durant cet été 2014. Et un symbole, qui restera l’entrée de Faryd Mondragon à la 83e minute dont je parlais au passé il n’y a pas si longtemps en évoquant de vagues souvenirs de ce fantastique gardien. Il était notamment passé à Metz ou à Galatasaray de mémoire. Celui qu’on surnommait « El Turco » était un gardien très réputé dans le football de mon enfance et le revoir avec quelques kilos en trop mais encore présent au plus haut niveau mondial, faisant de lui le plus vieux joueur en activité durant un mondial, à 43 ans (dépassant ainsi Roger Milla et ses 42 ans), je trouve juste cela sublime. Et pour rendre la fête encore un peu plus aboutie, ce dernier effectuera un arrêt décisif en fin de match. A noter la superbe accolade avec Ospina lors du remplacement et le beau geste de Pekerman de faire rentrer un véritable monument du football colombien, l’un des premiers à s’exporter en Europe. Enorme. Comme cette formation qui je l’espère ira très loin dans cette compétition. Car elle triche pas avec le public et apporte une dimension supra footballistique qui rafraichit actuellement ce sport par moments encrassé par le conservatisme tactique des Européens qui sont actuellement en train de tomber un à un dans cette Coupe Du Monde.

L’autre match opposant la Côte d’Ivoire et la Grèce m’a en revanche fait rager. Les Eléphants partaient logiquement favoris et un match nul pouvait suffire à faire leur bonheur, à savoir rejoindre pour la première fois de leur histoire les huitièmes de finale. Un climat pesant étouffait déjà l’effectif. En effet, une tragique nouvelle était tombée dans la semaine : le décès d’Ibrahim Touré, frère cadet de Yaya et Kolo à seulement 28 ans des suites d’une longue maladie. Ce qui a bien sur affecté considérablement le groupe ivoirien et le clan Touré, notamment Yaya. Ce dernier a exprimé dans la presse son sentiment de rage envers Manchester City qui avait refusé en fin de saison d’accorder à son joueur phare le droit d’accompagner son frère dans la maladie afin que ce dernier se concentre sur les objectifs de fin de saison des Citizens. Mais aussi son sentiment de tristesse et de culpabilité de ne pas avoir été là pour son petit frère. Ambiance ambiance… Mais la Grèce qui a proposé un jeu plus qu’indigeste lors des deux premiers matchs, restait sur un seul but inscrit lors de ces deux dernières Coupes Du Monde. Les joueurs de Sabri Lamouchi semblaient plus que capables donc d’accomplir le rêve de millions d’ivoiriens : amener l’équipe nationale dans le top 16 mondial. Mais la première mi-temps ressemble à une parodie de football par des ivoiriens crispés avec le symbole Yaya Touré qui semblait avoir l’esprit ailleurs… Drogba était titulaire cette fois ci dans le 4-5-1 proposé par Sabri « le berger ». La première mi-temps sera dominée par les hellènes touchant la transversale et se procurant les situations les plus chaudes. Les joueurs de Santos ouvriront presque logiquement le score juste avant la pause suite à une grossière erreur de relance de Cheik Tioté profitant à Samaris. Les Eléphants sont à ce moment-là virtuellement éliminés. Leur deuxième acte sera plus probant, notamment avec l’entrée de Wilfried Bony à la place de Tioté qui provoque une réorganisation tactique à l’heure de jeu. Coaching d’abord payant puisque c’est le joueur de Swansea qui égalisera à un quart d’heure de la fin. Les deux changements ivoriens suivants seront eux contestable, avec la sortie d’un Didier Drogba (78e minute) plus que remonté envers le staff, sentant surement ses coéquipiers avaient encore besoin de lui et de son expérience pour gérer la fin de match. Le meilleur joueur de l’histoire de Chelsea ne sait pas encore qu’il a disputé ses derniers instants au plus haut niveau mondial. Yaya Touré qui loupera la balle de qualification a 2-1 dans les derniers instants n’aurait certainement pas dû disputer ce match qu’il a traversé comme un fantôme. La fin de l’Histoire tout le monde la connait. Giovanni Sio entré une poignée de secondes plus tôt déséquilibre Samaras dans la surface. Pénalty et balle de qualification pour des Grecs qui se sont mis à réellement jouer au football durant qu’un seul match dans ce premier tour, en ayant touché ce soir trois fois les montants d’un Barry trop souvent abandonné par son équipe. L’ex joueur de City et du Celtic ne loupera pas l’occasion de crucifier les Eléphants à la 93e minute et d’offrir la première qualification des Hellènes en huitièmes d’un Mondial. Cruel et immérité sur l’ensemble des trois matchs mais presque logique ce soir tant la « Celephantome » semblait à côté de ses pompes. Pour l’Afrique et pour ce pays que je trouve fort sympathique avec une génération malheureuse de purs talents, j’aurais aimé voir les joueurs de Lamouchi passer ce tour. Car la génération des Drogba, Touré, Kalou, Boka et consorts n’avait pas été gâtée lors des Coupes 2006 et 2010 en héritant à chaque fois des groupes de la mort. La malédiction a frappé une troisième fois et de manière étonnante. Si l’on ajoute à cela les deux finales de CAN 2006 et 2012 perdues par cette génération dorée, nous pouvons dire que cette génération est passée à côté de ses grands rendez vous. Et les légendes déchues de cette formation ont probablement disputé leur dernier Mondial. Je pense aux Frères Touré, mais surtout Didier Drogba. Celui qui a été élu meilleur joueur africain à deux reprises (2006 et 2009) mais surtout meilleur joueur de l’Histoire des Blues de Chelsea a quitté la scène mondiale sur un dernier acte d’une triste dramaturgie. Entre déception de quitter ses partenaires à la 78e minute et de quitter le football international un quart d’heure plus tard sur un terrible coup du sort, il n’y a eu qu’un pas. Une légende du football africain et mondial s’en va, sans jamais connaitre un huitième de coupe du monde. Je retiendrais les « DROGBA » entonné par le fantastique public brésilien après sa sortie.

J’aurais tellement voulu le voir vaincre le signe indien en sélection nationale…mais il l’aura quasiment tout raflé en club… Justice à moitié rétablie.

Didier DrogBYE.

Drogba

Kachour WALID ( @WalidKachour)

 

 

 

 

 

 

BILLET D’HUMEUR BRESILIEN: JOUR 9

Footage De Gueules

NUMERO 6 : UNE FRENCH CONNECTION “GOD LEVEL”

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Oui je sais ce que vous allez dire, il s’enflamme avec son titre…Mais remettons les choses dans leur contexte, je n’utilise pas ce terme pour dire que les Bleus sont les meilleurs de ce mondial et qu’ils vont aller nous chercher leur deuxième Coupe Du Monde. Il est beaucoup trop tôt pour envisager une telle lubie. Je veux d’abord faire référence au son de la pub du mondial tournant en boucle entre les matchs de la marque Adidas. En effet les aficionados de rap américain auront reconnu la voix de Kanye West et son « GOD LEVEL » qui s’annonce comme une future tuerie sur les ondes outre Atlantique. Hormis cela, ce terme à traduire comme le « niveau divin » peut s’appliquer à l’équipe de France. Car au vu des attentes timides nourries par les plus sceptiques du style « passons le premier tour ce sera…

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BILLET D’HUMEUR BRESILIEN: JOUR 9

NUMERO 6 : UNE FRENCH CONNECTION “GOD LEVEL”

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Oui je sais ce que vous allez dire, il s’enflamme avec son titre…Mais remettons les choses dans leur contexte, je n’utilise pas ce terme pour dire que les Bleus sont les meilleurs de ce mondial et qu’ils vont aller nous chercher leur deuxième Coupe Du Monde. Il est beaucoup trop tôt pour envisager une telle lubie. Je veux d’abord faire référence au son de la pub du mondial tournant en boucle entre les matchs de la marque Adidas. En effet les aficionados de rap américain auront reconnu la voix de Kanye West et son « GOD LEVEL » qui s’annonce comme une future tuerie sur les ondes outre Atlantique. Hormis cela, ce terme à traduire comme le « niveau divin » peut s’appliquer à l’équipe de France. Car au vu des attentes timides nourries par les plus sceptiques du style « passons le premier tour ce sera déjà pas mal » le match fourni par les troupes de DD en cette veille estivale s’est rapproché du « God Level ». En effet, ce 5-2 avec un trio Benzema-Giroud-Valbuena auteurs de ce qu’on pourrait appeler en basket un « double-double » (un but et une passe décisive chacun) fera date si les Bleus parviennent à réaliser un gros parcours au Brésil. Un premier acte de folie, ponctué par trois buts, dont deux en 45 secondes et un pénalty loupé et une transversale de Cabaye . Cette mi-temps reste peut être à mon humble avis la plus belle des bleus lors d’un Mondial depuis la deuxième réalisée contre le Brésil en 2006 en Coupe Du Monde. Mais paradoxalement, deux sentiments m’habitent : l’envie de m’extasier et de me laisser envahir par un sentiment de folie dans un Mondial fou. Ou celui de la prudence au vu de la faible équipe Suisse, aussi trouée qu’un gruyère AOC. Etonnant au vu de la survente que nous en ont fait les médias et les spécialistes. Moi qui m’attendais à une autre opposition que celle du Honduras, j’ai été servi. Mais pas avec la tournure attendue : une formation d’Ottmar Hitzfeld scindée en deux tout au long du match, un milieu qui s’effritait lors de la moindre combinaison de passes et un Benaglio passoire dans les buts. Le premier but de la tête de Giroud certes magnifique aurait pu être évité si la main du gardien avait été plus ferme. La frappe de Matuidi moins d’une minute après au premier poteau était aussi prévisible au niveau de la trajectoire. Rien à dire sur les trois autres buts et la leçon offensive donnée par la suite. Mais c’est cette minute qui a totalement fait tourner le match dans le non entendement. Benzema et ses comparses avaient le feu de Dieu en leur faveur. Mais la question est de savoir si une prestation de ce type notamment dans le domaine offensif est reproductible face à ce que j’appelle les « nations étalons » de cette Coupe, à savoir celles de la zone AmSud qui semblent les plus en harmonie avec l’esprit de jeu qui règne au Brésil. Je pense notamment aux redoutables Chili et Colombie. Voire le Mexique en Amérique centrale. Une prestation de la même facture face à une équipe pareille me laisserait me méprendre à croire à l’exploit d’une équipe à deux doigts de la non qualification il y a encore six mois. Même si 2006 et l’issue fatale m’ont bien amoché et déprimé du football Français au vu des espoirs de grandeurs que j’ai nourri au fil des exploits de Zizou et les siens. Comme disait le rappeur Kool Shen dans le superbe doc « Rendez Vous le 9 Juillet » , « je ne regarderais plus jamais l’équipe de France de la même manière », même si l’amour de cette institution reste intact. Prudence donc même si la part de rêve monte tout doucement. Mais nous savons très bien que les matchs à élimination directe constituent un second tournoi et que le 1/8e de finale symbolise le « Climax » ou le « tournant » dans la vie d’un groupe. Le Paraguay et ce match au couteau en 1998, ou le classique France-Espagne de 2006 qui me donne des frissons rien qu’en écrivant le nom de ces deux nations en sont les plus beaux exemples.

Mais ce qui est sûr, c’est que Deschamps et sa fameuse culture de la gagne sont toujours en parfaite harmonie. Il est en train de réinsuffler une aura de winner à ce groupe, en offrant un jeu basé sur une assise défensive très solide ce soir avec Sakho et Varane et des projections rapides vers l’avant, comme avec Matuidi et Sissoko sur le 5 à 0 qui ont réalisé le « dépassement de fonction » cher à Roger Lemerre. Mais ce qu’il faut noter aussi c’est le coaching gagnant du Bayonnais, avec un 4-3-3 remodelé par les entrées de Sissoko à la place d’un Pogba nerveux et averti contre le Honduras dans le milieu à trois et surtout la titularisation de Giroud dans l’axe de l’attaque déportant Benzema sur la gauche et Griezmann sur le banc, pour offrir une autre alternative en attaque, avec du jeu en remise et de déviation pouvant permettre à Benz et Petit Vélo de s’engouffrer dans les brèches. Deschamps a surement et justement vu la Suisse comme l’adversaire le plus proche sur le papier ce qui fait que le coach a probablement repensé sa tactique en misant sur l’impact physique du Gunner notamment sur les coups de pieds arrêtés dans l’optique d’un match tactiquement cadenassé. Payant puisque le coup de casque de Giroud a permis l’ouverture du score. Sissoko et son volume de jeu ont été rarement mis à contribution mais le Magpie a répondu au défi qui se présentait à lui dans l’entrejeu en étant même au four et au moulin dans les zones dangereuses de récupération du ballon. Il s’est même offert le luxe de marquer le but de la “Manita” d’une frappe croisée imparable. L’entrée de Pogba aboutira même à une passe décisive pour le but du 4-0 de Benzema qui marche lui aussi sur l’eau en ce début de Mondial. Du côté des « Thumbs Up », j’ai beaucoup aimé cette affinité technique Giroud-Valbuena qui se prolonge en dehors du terrain puisque les deux joueurs sont très amis dans la vie. Ce qui transparaissait de comme de l’eau de roche sur la célébration du 3-0.Deux produits du football amateur français quand les Bleus jouaient la finale de 2006 et qui tutoient aujourd’hui le gratin du football international. Beau à voir et exemplaire pour ceux qui veulent croire à leurs rêves de footballeurs. J’ai bien sur aimé Benzema qui a encore planté sa banderille mais qui pourrait déjà en être à six buts en deux matchs si il avait inscrit son pénalty et si l’arbitre n’avait pas stupidement laissé la dernière attaque française se déployer pour ensuite siffler juste avant qu’il n’accroche la filet opposé de Benaglio pour un 6-2 qui sera finalement annulé. C’est juste cela qui me fait rager à sa place, car on a envie de tout croquer quand on dispute à 26 ans son premier mondial et que les occasions de marquer les esprits se présentent. Sakho et Varane ont tenu la baraque même si la blessure du premier est à suivre et sa sortie a malheureusement coïncidé avec le relâchement de la ligne arrière laissant la Suisse inscrire deux buts pour rendre l’addition un peu plus digeste. Ce laxisme de fin de match sera mon « Thumbs Down ». Les Français ont quand même envoyé un petit signal d’alerte à ses concurrents : il faudra les garder du coin de l’œil car ils pourraient débouler dans le rétroviseur des nations favorites. Mais on le sait, la France dans son Histoire n’a jamais aussi bien marché que lorsque personne l’attend. C’est même ce qui fait sa particularité, tant en 1982, qu’en 1998 ou encore en 2006.

« Vivons heureux vivons cachés » comme disait l’illustre Jean Pierre Florian. Maxime encore plus porteuse de sens aujourd’hui pour une équipe qui arrive petit à petit à nous faire cicatriser des plaies encore ouvertes il y a peu de temps et qui nous avait valu d’être la risée du football mondial. A nous Français de redevenir une référence de ce sport. Et ce match en sera peut-être le point de départ.

Après tout, pourquoi pas ? Cela faisait tellement longtemps que l’on s’était pas octroyé le droit de rêver qu’on serait bien bêtes de s’en priver… mais dans la mesure du raisonnable toujours.

Car tout peut être remis en question sur un match. Surtout en Coupe Du Monde.

ON VIT ENSEMBLE, ON MEURT ENSEMBLE – Lilian Thuram, Coupe Du Monde 2006

Walid KACHOUR (@WalidKachour)