BILLET D’HUMEUR BRESILIEN: JOUR 9

NUMERO 6 : UNE FRENCH CONNECTION “GOD LEVEL”

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Oui je sais ce que vous allez dire, il s’enflamme avec son titre…Mais remettons les choses dans leur contexte, je n’utilise pas ce terme pour dire que les Bleus sont les meilleurs de ce mondial et qu’ils vont aller nous chercher leur deuxième Coupe Du Monde. Il est beaucoup trop tôt pour envisager une telle lubie. Je veux d’abord faire référence au son de la pub du mondial tournant en boucle entre les matchs de la marque Adidas. En effet les aficionados de rap américain auront reconnu la voix de Kanye West et son « GOD LEVEL » qui s’annonce comme une future tuerie sur les ondes outre Atlantique. Hormis cela, ce terme à traduire comme le « niveau divin » peut s’appliquer à l’équipe de France. Car au vu des attentes timides nourries par les plus sceptiques du style « passons le premier tour ce sera déjà pas mal » le match fourni par les troupes de DD en cette veille estivale s’est rapproché du « God Level ». En effet, ce 5-2 avec un trio Benzema-Giroud-Valbuena auteurs de ce qu’on pourrait appeler en basket un « double-double » (un but et une passe décisive chacun) fera date si les Bleus parviennent à réaliser un gros parcours au Brésil. Un premier acte de folie, ponctué par trois buts, dont deux en 45 secondes et un pénalty loupé et une transversale de Cabaye . Cette mi-temps reste peut être à mon humble avis la plus belle des bleus lors d’un Mondial depuis la deuxième réalisée contre le Brésil en 2006 en Coupe Du Monde. Mais paradoxalement, deux sentiments m’habitent : l’envie de m’extasier et de me laisser envahir par un sentiment de folie dans un Mondial fou. Ou celui de la prudence au vu de la faible équipe Suisse, aussi trouée qu’un gruyère AOC. Etonnant au vu de la survente que nous en ont fait les médias et les spécialistes. Moi qui m’attendais à une autre opposition que celle du Honduras, j’ai été servi. Mais pas avec la tournure attendue : une formation d’Ottmar Hitzfeld scindée en deux tout au long du match, un milieu qui s’effritait lors de la moindre combinaison de passes et un Benaglio passoire dans les buts. Le premier but de la tête de Giroud certes magnifique aurait pu être évité si la main du gardien avait été plus ferme. La frappe de Matuidi moins d’une minute après au premier poteau était aussi prévisible au niveau de la trajectoire. Rien à dire sur les trois autres buts et la leçon offensive donnée par la suite. Mais c’est cette minute qui a totalement fait tourner le match dans le non entendement. Benzema et ses comparses avaient le feu de Dieu en leur faveur. Mais la question est de savoir si une prestation de ce type notamment dans le domaine offensif est reproductible face à ce que j’appelle les « nations étalons » de cette Coupe, à savoir celles de la zone AmSud qui semblent les plus en harmonie avec l’esprit de jeu qui règne au Brésil. Je pense notamment aux redoutables Chili et Colombie. Voire le Mexique en Amérique centrale. Une prestation de la même facture face à une équipe pareille me laisserait me méprendre à croire à l’exploit d’une équipe à deux doigts de la non qualification il y a encore six mois. Même si 2006 et l’issue fatale m’ont bien amoché et déprimé du football Français au vu des espoirs de grandeurs que j’ai nourri au fil des exploits de Zizou et les siens. Comme disait le rappeur Kool Shen dans le superbe doc « Rendez Vous le 9 Juillet » , « je ne regarderais plus jamais l’équipe de France de la même manière », même si l’amour de cette institution reste intact. Prudence donc même si la part de rêve monte tout doucement. Mais nous savons très bien que les matchs à élimination directe constituent un second tournoi et que le 1/8e de finale symbolise le « Climax » ou le « tournant » dans la vie d’un groupe. Le Paraguay et ce match au couteau en 1998, ou le classique France-Espagne de 2006 qui me donne des frissons rien qu’en écrivant le nom de ces deux nations en sont les plus beaux exemples.

Mais ce qui est sûr, c’est que Deschamps et sa fameuse culture de la gagne sont toujours en parfaite harmonie. Il est en train de réinsuffler une aura de winner à ce groupe, en offrant un jeu basé sur une assise défensive très solide ce soir avec Sakho et Varane et des projections rapides vers l’avant, comme avec Matuidi et Sissoko sur le 5 à 0 qui ont réalisé le « dépassement de fonction » cher à Roger Lemerre. Mais ce qu’il faut noter aussi c’est le coaching gagnant du Bayonnais, avec un 4-3-3 remodelé par les entrées de Sissoko à la place d’un Pogba nerveux et averti contre le Honduras dans le milieu à trois et surtout la titularisation de Giroud dans l’axe de l’attaque déportant Benzema sur la gauche et Griezmann sur le banc, pour offrir une autre alternative en attaque, avec du jeu en remise et de déviation pouvant permettre à Benz et Petit Vélo de s’engouffrer dans les brèches. Deschamps a surement et justement vu la Suisse comme l’adversaire le plus proche sur le papier ce qui fait que le coach a probablement repensé sa tactique en misant sur l’impact physique du Gunner notamment sur les coups de pieds arrêtés dans l’optique d’un match tactiquement cadenassé. Payant puisque le coup de casque de Giroud a permis l’ouverture du score. Sissoko et son volume de jeu ont été rarement mis à contribution mais le Magpie a répondu au défi qui se présentait à lui dans l’entrejeu en étant même au four et au moulin dans les zones dangereuses de récupération du ballon. Il s’est même offert le luxe de marquer le but de la “Manita” d’une frappe croisée imparable. L’entrée de Pogba aboutira même à une passe décisive pour le but du 4-0 de Benzema qui marche lui aussi sur l’eau en ce début de Mondial. Du côté des « Thumbs Up », j’ai beaucoup aimé cette affinité technique Giroud-Valbuena qui se prolonge en dehors du terrain puisque les deux joueurs sont très amis dans la vie. Ce qui transparaissait de comme de l’eau de roche sur la célébration du 3-0.Deux produits du football amateur français quand les Bleus jouaient la finale de 2006 et qui tutoient aujourd’hui le gratin du football international. Beau à voir et exemplaire pour ceux qui veulent croire à leurs rêves de footballeurs. J’ai bien sur aimé Benzema qui a encore planté sa banderille mais qui pourrait déjà en être à six buts en deux matchs si il avait inscrit son pénalty et si l’arbitre n’avait pas stupidement laissé la dernière attaque française se déployer pour ensuite siffler juste avant qu’il n’accroche la filet opposé de Benaglio pour un 6-2 qui sera finalement annulé. C’est juste cela qui me fait rager à sa place, car on a envie de tout croquer quand on dispute à 26 ans son premier mondial et que les occasions de marquer les esprits se présentent. Sakho et Varane ont tenu la baraque même si la blessure du premier est à suivre et sa sortie a malheureusement coïncidé avec le relâchement de la ligne arrière laissant la Suisse inscrire deux buts pour rendre l’addition un peu plus digeste. Ce laxisme de fin de match sera mon « Thumbs Down ». Les Français ont quand même envoyé un petit signal d’alerte à ses concurrents : il faudra les garder du coin de l’œil car ils pourraient débouler dans le rétroviseur des nations favorites. Mais on le sait, la France dans son Histoire n’a jamais aussi bien marché que lorsque personne l’attend. C’est même ce qui fait sa particularité, tant en 1982, qu’en 1998 ou encore en 2006.

« Vivons heureux vivons cachés » comme disait l’illustre Jean Pierre Florian. Maxime encore plus porteuse de sens aujourd’hui pour une équipe qui arrive petit à petit à nous faire cicatriser des plaies encore ouvertes il y a peu de temps et qui nous avait valu d’être la risée du football mondial. A nous Français de redevenir une référence de ce sport. Et ce match en sera peut-être le point de départ.

Après tout, pourquoi pas ? Cela faisait tellement longtemps que l’on s’était pas octroyé le droit de rêver qu’on serait bien bêtes de s’en priver… mais dans la mesure du raisonnable toujours.

Car tout peut être remis en question sur un match. Surtout en Coupe Du Monde.

ON VIT ENSEMBLE, ON MEURT ENSEMBLE – Lilian Thuram, Coupe Du Monde 2006

Walid KACHOUR (@WalidKachour)

BILLET D’HUMEUR BRESILIEN: JOUR 8

NUMERO 5 : LES COLOMBIENS EN ROCKSTARS, EL PISTOLERO AGENOUILLE LE ROYAUME

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A l’heure où j’écris ce billet, le match Grèce-Japon vient de s’achever au terme d’une partie insipide. 0-0 et rien d’autre à retenir dans ce match de minuit. A part un carton rouge pour les hellènes peu avant la mi-temps et une possession stérile des Nippons durant l’intégralité de la rencontre. Les deux nations méritent leur statut de bonnets d’âne du Groupe C, et en particulier les Grecs se contentant de défendre, l’un des mots à bannir de ce Mondial 2014.

L’autre match de ce groupe, opposant les deux premiers, la Colombie et la Côte d’Ivoire, a justifié le standing supposé de ces deux nations. La première image marquante est pour moi les pleurs de Serey Die durant l’hymne ivoirien. Superbe image d’un joueur qui témoigne son amour de l’équipe nationale qu’il représente au sommet de la pyramide footballistique. Emouvant, je me sentais presque ivoirien à ce moment là et j’avais envie de l’accompagner dans ses larmes car ce sentiment doit être ressenti par tous les acteurs de ce Mondial, qui sont des privilégiés adulés par tout un peuple. Deuxième image marquante : la marée jaune colombienne envahissant les tribunes lorsque les “Los Cafeteros” disputent un match. Comme lors de la balade face à la Grèce (3-0) le public s’est déplacé en masse comme pour insuffler une aura de folie à cette formation. Vous savez, j’ai le sentiment que chaque match de la Colombie au Brésil équivaut à une représentation des Stones ou des Beatles. A chaque match, le public accompagne les protégés de Perkerman comme de véritables Rockstars du ballon rond. Comme le témoigne les chorégraphies à chaque but. C’est quelque chose d’encore plus profond que le rectangle vert. Comme ne onde partie de Bogota, Cali ou encore Medellin pour transcender les partenaires du lieutenant Mario Yepes à travers le pays du football.

 

Colombian Rockstars
Colombian Rockstars

 

Au-delà de ça, ne première mi-temps vivante entachée de quelques déchets dans la zone de vérité, mais une farouche volonté de jouer en avançant des deux côtés, même si le score est resté nul et vierge malgré une domination aux poings des colombiens. La deuxième mi-temps a emballé le match, avec l’ouverture du score de James Rodriguez qui balbutiait ses passes en première mi-temps, grâce à un coup de casque sous la barre de Barry à l’heure de jeu. Le deuxième but colombien interviendra une poignée de secondes plus tard, suite à une erreur de…Serey Die surement submergé par l’émotion et qui laisse Gutierrez servir Quintero pour le 2-0. Le match semble alors plié. C’est sans compter sur une facétie du transfiguré Gervinho version AS Roma de Rudi Garcia. Au terme d’un numéro de soliste, l’ancien joueur du Muc 72 trompe Ospina au ras du poteau sur la gauche de la surface. Trois buts en moins de dix minutes donc et un quart d’heure encore à disputer. Fin de match sous tension qui verra les Eléphants pousser pour arracher un nul qui n’aurait pas totalement été immérité. Mais une fois de plus, les standards sont respectés : trois buts, du jeu, de la folie, des supporters au rendez-vous, du panache et de la tactique culottée. Voilà comment prendre son pied pendant 90 minutes en étant tout seul.

Rien à ajouter à part magnifique.
Rien à ajouter à part magnifique.

La grande affiche de 21h opposa deux nations notables du football mondial cumulant 3 coupes du monde, l’Uruguay et l’Angleterre. Les deux formations étaient déjà au pied du mur suite à leur défaite. L’interrogation autour de l’Albiceleste résidait autour du cas Suarez insuffisamment remis de sa blessure lors de la déroute face au Costa Rica et incertain pour le « Crunch » face aux anglais. Tabarez a joué la carte de l’intox en conférence de presse en restant vague et dubitatif sur son attaquant phare :

 SI et je dis bien SI Suarez joue ce soir, car ce n’est pas sûr, ne vous attendez pas à le voir jouer au niveau auquel il a évolué cette saison 

Oscar Tabarez, Sélectionneur de l’Uruguay.

Le Three Lions était donné favori au vu de la prestation plus qu’honorable proposée lors du premier match contre l’Italie (1-2). Et pourtant…l’Uruguay a la mini surprise générale l’emportera finalement 2-1 avec un doublé de…Luis Suarez, attendu comme le Messie et finalement sauveur au bout du suspense de la patrie uruguayenne. La star a justifié son statut, et offre un sursis à l’Albiceleste qui jouera un 16e de finale face à l’Italie lors du dernier match de poules.Au terme d’un match regrettable pour l’Angleterre qui a encore eu la mainmise sur le ballon, concédant l’ouverture du score à la 40e minute sur l’unique occasion concédée d’un coup de casque plein de malice de Suarez profitant d’une action orchestrée par l’ouverture lumineuse de son alter égo de Salto, Edinson Cavani. Les joueurs d’Hogdson ont eu deux occasions plus que nettes par l’intermédiaire de Wayne Rooney qui a caressé une merveille de coup franc faisant la bise à lucarne de Muslera ainsi qu’une tête à 10 centimétres du but qu’il rabat sur la barre… A ce moment-là , le Mancunien en est toujours à 0 but en 3 Coupes du Monde. Mais l’enhardissement des british s’avère payant et récompensé, comme si cela était la fable de ce mondial : « l’attaque paiera toujours à un moment ou à un autre ». Egalisation de…ROONEY qui plante sa première banderille dans le tournoi international à la 75e minute. Je me dis à ce moment-là que l’Uruguay va plier sous les assauts anglais. Car tout au long du match, l’Albiceleste n’a proposé qu’une ébauche de football, basé principalement sur la grinta du milieu de terrain symbolisée par la sentinelle Arevalo Rios. Parfois à la limite de l’agaçant, jouant les touches au ralenti et se contentant de défendre, avec un arbitre au sifflet facile et parfois mal dosé, la tactique déployée par les sud-américains finira par payer puisque El Pistolero dégainera sa dernière cartouche pour fusiller Hart à cinq minutes de la fin. Trop dur pour les joueurs du Royaume qui ont couru pendant 35 minutes après le score et qui n’ont pas trouvé le ressort mental pour ramener un point capital dans l’optique de la qualification plus que compromise voire définitivement entérinée si l’Italie ne gagne pas à 18h. Suarez a donc offert à lui tout seul une finale à l’Uruguay face à l’Italie lors de la dernière journée, rien que ça. Toujours aussi agaçant, jouant la faute grossière parfois à la limite de la simulation, aux antipodes de l’esprit qui règne dans ce mondial. Mais diaboliquement efficace à l’issue du match, ce qui lui donne presque ou toujours raison comme l’atteste sa saison monstre a plus de 30 buts avec Liverpool. Arrogant aussi comme lorsqu’il dit qu’il «n’a rien à prouver aux anglais car ils savent déjà qui je suis » lors de l’avant match. Nous retiendrons donc que ce n’est pas toujours le plus « beau » qui gagne, même si l’Angleterre n’a pas réalisé le match parfait loin de là, conjuguant naïveté et inexpérience en attaque malgré un potentiel talent monstre, avec Sterling et Sturridge notamment. Toutefois les anglais ont montré un jeu nettement plus séduisant dans le domaine offensif. Je me dois de souligner la pure intox de Tabarez puisque Suarez a usé la charnière par son jeu dos au but et ses appels dans la profondeur et faisant preuve d’un sans faute dans le un contre un face au but. L’Uruguay a fait de l’Uruguay : vice, malice, mais aussi sa « grinta », faisant office de véritable signature tactique avec une défense vaillante et un milieu colmatant les brèches pendant 90 minutes. Et biensur la dose de talent nécessaire symbolisée par qui vous savez. Cette équipe m’a par moments énervée par son opportunisme, mais ce critère est malheureusement mais heureusement une qualité de ce sport. Comme ce soir ou lors du Quart de Finale en 2010 où il a privé le Ghana d’une demi-finale historique par son antijeu, El Pistolero est peut être finalement le génie que les puristes adorent détester, jouant des coups de poker menteur qui lui donnent encore une fois raison. Et je peux prouver ce que j’avance puisque L’Uruguay a joué sa dernière cartouche dans ce Groupe mais Suarez a quand même trouvé le moyen de dégainer à deux reprises.

Surréaliste ? Non. Juste GENIAL.

Walid KACHOUR (@WalidKachour)

 

BILLET D’HUMEUR BRESILIEN: JOUR 7

NUMERO 4 : REINE ESPAGNE OFFICIELLEMENT DESTITUEE DE SA COURONNE.

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Ce 18 Juin 2014 fera date dans le grand livre de l’Histoire des Coupes du Monde. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Tome 20 se souviendra de l’élimination du Roi du football mondial de manière aussi foudroyante que surprenante. La Roja a en effet dit adieu à ce Mondial brésilien. Quoi de plus beau que de tirer sa révérence dans l’un des plus beaux lieux de représentation de l’art footballistique : le Maracaña de Rio De Janeiro. Le Chili enivré par l’actuelle fièvre touchant les matchs des nations sud-américaines (souvenez-vous de la vague jaune colombienne lors du Colombie-Grece) a littéralement croqué les ibériques pour s’imposer 2 à 0 au terme d’une partition tactique et collective rodée de la première à la dernière minute. Emmenés par leurs stars Alexis Sanchez et Arturo Vidal, les joueurs de Jorge Sampaoli sont assurés de disputer leur deuxième huitième de finale consécutif depuis 1998 et la génération dorée des Marcelo Salas ou encore Ivan Zamorano. L’Espagne a écroulé en 180 minutes et 7 buts encaissés le château de cartes qu’elle avait bâti en l’espace de quatre ans. Fait de trophées et d’une réinvention de l’approche de ce sport, symbolisée à l’échelle des clubs par le triomphe du Barca de Guardiola et son fameux « tiki-taka » (locution destinée à exprimer une idée de jeu fondée sur la possession permanente et un jeu de passes courtes et répétées dans de pétits périmètres afin de faire déjouer l’adversaire et trouver la faille). Paradoxalement, cette Espagne a rarement fait l’unanimité chez le public mondial : une certaine jalousie peut expliquer cela, de voir cette génération dorée arrivée à maturité rafler tout ce qui se présentait à elle, les deux euros et la coupe du monde 2010. Mais aussi une équipe qui n’a pas confirmée dans les chiffres durant ces grandes compétitions victorieuses les préceptes prônés par les grands de la Liga. Dois-je vous rappeler que la Roja, c’est moins de 2 but/ match durant l’euro 2008, quasiment 1 but/match durant le Mondial 2010. Donc oui cette équipe pouvait parfois être agaçante à voir jouer, évoluant sans véritable attaquant puisque le danger venait de partout. Ce que nous devons en revanche reconnaitre, c’est que cette formation a offert une densité hors normes en termes de  potentialités tactiques avec l’un des effectifs les plus riches de l’Histoire de ce sport. Un milieu monstrueux, symbolisé par les Xabi Alonso, Iniesta ou encore Xavi. Des latéraux jouant comme ailiers, le plus beau symbole étant Jordi Alba qui propulse le ballon du 2-0 en finale de l’Euro 2012. Des avants centres redoutables (Villa, Torres) et une défense de loubards tout aussi physiques que raffinés dans la lecture tactique (Puyol et Ramos). Ajoutons à cela deux symboles phares créant une unité entre le crew « FC Barcelone » et le crew « Real Madrid » à une période où les clasicos étaient électriques, à savoir Vicente Del Bosque et Iker Casillas, et vous aviez la recette du succès garanti. Aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé : les cadres sont vieillissants, l’attaque est balbutiante, symbolisée par un Diego Costa qui n’a pas assumé la lourde charge placée entre ses pieds et qui n’a toujours pas cadré la moindre frappe. Ajoutons à cela une défense et un portier perdant leurs certitudes en l’espace de quelques minutes et vous avez certains éléments d’explication de cet échec cuisant. Mais je ne m’interdis pas de penser que la « théorie de la satiété » est une clé de résolution du casse-tête espagnol. Je m’explique : quand plus de la moitié de l’effectif présent cette année au Brésil a remporté les trois derniers titres majeurs en sélection, plusieurs ligues des Champions et Liga avec leurs clubs et j’en passe, n’y va-t-il pas inconsciemment une perte d’influx qui provoque inconsciemment une baisse de régime ? Seuls les joueurs ont la réponse. Autre question en suspens : le coaching de Del Bosque est-il à pointer du doigt ? A mon humble avis, oui. Compter sur un Diego Costa qui n’a fait qu’une seule saison monstre et qui a fini la saison avec du sang de Jument pour disputer la finale de la Ligue Des Champions et un Torres qui n’est plus que l’ombre de celui qui marqua le but de la finale lors de l’Euro 2008, n’était-ce déjà pas se tirer une balle dans le pied ? Quand nous savons que le natif de Salamanque s’est passé des services d’un Negredo qui a claqué plus de 20 buts pour sa première saison en Premier League et d’un Llorente beaucoup plus accoutumé au schéma tactique de la Roja ces dernières années, je me dis que le Vicente a voulu innover dans le vide. En tous les cas, même si je ne suis pas un aficionado absolu de cette équipe qui m’a souvent fait plus ragé que jouir devant mon poste de télévision, il faut reconnaitre que l’Espagne a imprimé un air de flamenco au monde du football mondial, qui a parcouru aussi bien la sélection que les clubs , encore cette année avec Madrid et Séville vainqueurs des deux coupes d’Europe en 2014. Le tout avec une philosophie de jeu qui a inspiré plus d’un tacticien et régalé des millions et pour cela, grand respect. Ce sport est fait de cycles et il faut reconnaitre que l’un d’entre d’eux, surement le plus beau de l’histoire de cette nation, s’achève. Pour combien de temps, ça je ne le sais pas. Fin de la toute puissance du modèle de jeu espagnol à l’echelle des clubs pour la saison prochaine ? Encore bien trop tôt pour tirer des plans sur la comète, mais nous pouvons soulever ce questionnement. Tout ce que je peux dire ce soir c’est : Baisser du rideau rouge. Pour au moins deux ans, d’ici l’Euro 2016.

Mais respect aussi à cette formidable équipe du Chili, qui a réalisé le match parfait et qui s’inscrit dans la lignée durant ce Mondial des nations du continent américain qui feront office d’épouvantails et plus si affinités durant la compétition (Mexique ou encore Colombie). Une nation de plus à surveiller pour la suite de la compétition et qui jouera la première place du groupe B face au Pays Bas dans quelques jours.

Le match de 18h a opposé l’Australie aux Pays Bas. Tout le monde, moi en tête attendait l’orange sanguine faire du grabuge face aux Socceroos mais ce sont bien les Kangourous qui se sont montrés plus que bondissants. Jouant avec leurs moyens, les coequipiers de Tim Cahill (inscrivant le plus beau but de ce mondial pour égaliser moins de trente secondes après Robben) ont montré un visage très séduisant, pratiquant un football détonnant, rafraichissant fait de projections vers l’avant très rapides et d’une volonté quasi constante de porter le danger dans le but adverse, au lieu de se contenter de placer deux lignes de 4 resserées dans les trente derniers mètres. Une lecon de tactique pour les petites nations qui se contenteraient de la jouer petit bras dans ce mondial aux orgies de buts et dont celui qui voudrait gacher la fête visuelle des millions de spectateurs serait vu comme un tricheur. Mais les tricheurs du beau jeu seront plus que jamais rattrapés par la patrouille. Même si l’Australie est aujourd’hui éliminée puisqu’elle a perdu 2-3, elle sort avec les honneurs et le respect du monde du football. Mieux faut perdre 2-3 qu’1-0 je dirais en ayant défendu 90 minutes. Bravo à vous les australiens, vous m’avez regalé durant ce match. Les joueurs de Postecoglou auront même mené 2-1 et ont loupé la balle de match lorsque le compteur était bloqué à 2-2 lorsque l’attaquant Leckie se retrouve obligé de propulser la balle de 3-2…de la poitrine suite à un ballon mal donné par son coéquipier. Trente secondes plus tard, Memphis Depay donne la victoire aux Pays Bas. Le football est un sport tout aussi cruel que magnifique.

Journée de folie qui a vu la destitution de son trône du Roi ROJA et qui a failli voir les Pays Bas qui en plantaient cinq à l’Espagne il y a encore 4 jours se faire battre par le petit poucet de ce groupe. Quand je vous dis que ce Mondial est fou et qu’il recompensera pas la plus belle somme d’individualités. Mais la cohérence collective, le panache et la fierté de jouer pour sa nation dans le plus beau pays de football.

Rouge de honte, rouge de tristesse ou encore rouge de surprise ce soir? Peut-être. Rouge de joie face à ce spectacle hallucinant commencé il y a huit jours ? Surement.

Walid KACHOUR (@WalidKachour)

Billets d’humeur brésilien : JOUR 3

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NUMERO 3 : GRAND BENZEMA, BON MESSI,PETITS SUISSES.

Hier a eu lieu la troisième journée des phases de poules et l’entrée en lice tant attendue de l’Equipe de France, face à la défensive et agressive selection du Honduras. Le match auquel on s’attendait a bien eu lieu, même si les cinq premières minutes ont vu les Bleus tatônner un peu laissant les joueurs de Suarez passer le rond central et se rapprocher de la zone de vérité gardée par Hugo Lloris. Préssion des débuts sans doute. Par la suite, cela a été un match à sens unique, avec une France à 70% de possession de balle, tandis que Palacios et les siens ont joué la carte du tacle irrégulier et de l’autobus en défense. Ce même Palacios qui prendra un deuxième jaune suite à la répetition de fautes et une charge plus qu’irrégulière dans le dos de Pogba dans la surface de réparation . Ouverture du score de Benzema et première réalisation de l’ex Lyonnais en coupe du Monde a 26 ans. Des la reprise Benz’ croit offrir le but du break sur un caviar de Cabaye mais il frappe l’intérieur du montant droit. Mais Valladares le gardien la remet dans son but en voulant la dégager et 2-0. A dix contre onze et totalement déboussolés tactiquement, le Honduras se contentera de survivre et prendra un troisième but suite à une combinaison sur coup franc qui profite aux cinq mètres à Benzema qui fusille le gardien sous la barre. Aucun réel flop ce soir, mais beaucoup de satisfactions notamment au niveau offensif. Biensur Benzema homme du match avec son quasi coup du chapeau ce soir, un Valbuena toujours aussi transfiguré sous la tunique bleue : remuant, provoquant des fautes et au service de l’animation. Griezmann qui a bien failli marquer à 0-0 avec sa tête sur la barre et à réalisé une très bonne partie pour sa première à enjeu. Le milieu à trois Cabaye-Pogba-Matuidi a surtout souffert de la volonté de l’adversaire à casser du petit bois. L’animation du côté des latéraux Evra et Debuchy est elle aussi à noter. Toutefois certains enseignements sont difficiles à tirer, notamment en défense : la paire Sakho-Varane n’a pas eu à s’employer durant tout le match, excepté une erreur sans conséquence du défenseur de Liverpool quand le score était déjà en poche. De plus le scénario a été avantageux suite à la triple sanction pénalty-carton rouge-ouverture du score. Qui plus est à quelques encablures de la fin de la première mi-temps. Toutefois, les joueurs de DD se sont procurés des occasions en tapant la transversale par deux fois quand les 22 acteurs étaient encore sur la pelouse. Le match contre la Suisse sera la vraie validation de compétences pour ce début de mondial qui part sous les meilleurs auspices. Première victoire en coupe du monde depuis le 5 Juillet 2006 et la demi-finale contre le Portugal 0-1 sur un but de Zinedine Zidane.

Quelques heures plus tôt, les deux prochains adversaires de la France, la Suisse et l’Equateur, ont ouvert le bal dans le groupe E. L’Equateur créant la petite sensation en ouvrant le score par Enner Valencia en début de match. Les Suisses trouveront la faille à la reprise suite à une tête sur corner de Mehmedi, le joueur du SC Fribourg en Bundesliga. Le milieu de terrain profitant d’une affligeante passivité de l’Equateur et notamment le gardien qui n’intervient pas malgré la proximité avec laquelle la balle passe devant lui. Le numéro 18 aurait presque eu le temps de la contrôler, c’est vous dire. Une fin de match plutôt intéressante avec un K-O ambiant de chaque côte et plusieurs balles de match Equateur non concrétisées. Et la sentance arrive à la 93e minute pour les hommes de Rueda avec le coéquipier d’Antoine Griezmann à la Réal Sociedad, Haris Seferovic qui à 20 secondes de la fin réalise le premier hold up de la compétition au terme d’une action rondement menée mais relativement annihilable si les sud-américains avaient mis les ingrédients nécessaires en fin de match : à savoir l’agressivité, le pragmatisme et le replacement intégral. La Nati débute avec une victoire quasi inespérée et s’en sort déjà très très bien. Mais le match contre la France sera surement différent donc gare à un possible excès de confiance.

A minuit et dans le Maracana version 2014 se disputait le premier match du groupe F entre le favori du groupe l’Argentine et l’un des outsiders crédibles de ce groupe, la Bosnie d’Edin Dzeko. L’Argentine connait une entame parfaite avec une ouverture du score chanceuse contre son camp des joueurs de Susic, dès la troisième minute. La premiere mi-temps réalisée par l’Albiceleste est d’une médiocrité étonnante au vu du potentiel, offensif notamment, que comporte cette équipe. Messi rate tout ou presque lors du premier acte et c’est même la Bosnie-Herzégovine qui aurait mérité de rentrer au vestiaires à 1-1 sans un très bon Romero. L’albiceleste se reprendra légèrement en deuxième mi-temps, notamment sous la houlette du trio Di Maria-Aguero-Messi. La Pulga passe la vitesse supérieure et mettra son équipe à l’abri à l’heure de jeu. Le mental aidant encore plus que jamais pour cette édition de la Coupe Du Monde, les joueurs de Sabella enclencheront comme par magie quelques enchainements de bonne qualité, même si le déchet dans l’attaque placée a bien été réel tout au long du match. Les coéquipiers de Miralem Pjanic ont pris un coup sur la tête après le but du break de Messi et sont passés à côté de la première demi heure du second acte. L’entrée de Vedad Ibisevic, l’ex joueur du PSG, de Dijon ou encore d’Hoffenheim a fait du bien puisque c’est lui qui réduira le score à la 84e minute. Trop tard, malgré les trente derniers mètres de Sergio Romero assiègés de manière stérile, ce sont les argentins qui l’emporteront timidement. L’une des satisfactions pour l’Albiceleste sera la prise de responsabilités de la star Messi au moment charnière de la rencontre, insufflant une nouvelle dynamique à l’équipe en fin de partie.

Nous pouvons déjà dresser un mini-bilan de ces trois premiers jours de compétitions qui a vu se disputer onze matchs : hormis la pluie de buts, les stars prennnent déjà les clés du camion chez les grandes nations. Neymar sauveur au Brésil, puis Van Persie-Robben en gourous de la Roja. Drogba déterminant dans la victoire des Elephants. Ou encore Balotelli qui sans donner l’impression de faire d’efforts, marque le but des trois points face à l’Angleterre. Et aujourd’hui Benzema et Messi donc. Les grands ne perdent pas de temps en ce début de Mondial. Un très bon signe.

Au passage, la France a ouvert par un 3-0 sa Coupe Du Monde, comme en 1998 contre l’Afrique du Sud au Vélodrome. Et Tony Parker a glané sa quatrième bague NBA au terme d’une 4e lecon des Spurs infligée au Heat de LeBron James. Simple coincidence du destin ? Peut être pas, croyons à la destinée. Un vent de victoires souffle actuellement sur la France du sport. Espérons que le grain de sable suisse ne vienne pas l’enrayer.

Walid KACHOUR (@WalidKachour)

Billet d’humeur brésilien: JOUR 1

NUMERO 1 : ET SI L’HOMME DU MATCH ETAIT FINALEMENT JAPONAIS?

nishimura

12 Juin 2014- RIO DE JANEIRO- BRESIL-CROATIE.

Premier match de cette coupe du monde aussi attendue par le monde du football que contestée par le peuple auriverde. La compétition enfin de retour à la Mecque du ballon rond plus de 64 ans après la dernière coupe du monde sur le sol brésilien devait débuter par une rencontre savoureuse entre le pays hôte et une valeur sûre du foot européen, la Croatie. Le moins que l’on puisse dire c’est que la physionomie de la partie a laissé plus d’un téléspectateur pantois. Les croates offrent une première sueur froide aux supporters de l’Arena Corinthians. La douche froide arrivera à la 12e minute quand la Croatie ouvre rapidement le score sur une superbe action initiée par un Ivica Olic très remuant laissant sur place Thiago Silva pour un centre qui atterrit directement dans les pieds de…Marcelo qui marque contre son camp le premier but du Mondial 2014. Le Brésil, comme tétanisé par l’évènement et la paradoxale ferveur populaire du stade vue notamment au moment des hymnes passe un premier quart d’heure entre anesthésie et jambes en coton. Timide réaction d’abord initiée par Paulinho et grosse occasion pour Oscar détournée par un Pletikosa qui semblait parti pour faire le match de sa vie. Neymar égalisera sur une frappe totalement écrasée mais qui prend à défaut le gardien au ras du poteau (27’) . La suite on la connait. Pénalty imaginaire provoqué par Fred qui s’écroule dans la surface et Neymar Jr sauveur malgré lui d’une Sélecao « maxi diesel » ce soir, redonne l’avantage . Le tournant du match sans doute pour des croates totalement sortis du match.

Pourtant ces derniers jouaient la partition tactique parfaite au vu de la difficulté du match que le tirage au sort leur a imposé. Rakitic et Modric ont été tour à tour les chefs d’orchestre à la relance, lançant bien souvent les deux fusées Perisic et…le vieux loup de mer de l’Adriatique Olic comme transfiguré depuis son arrivée à Wolfsburg qu’il a failli qualifié en Ligue des Champions cette année (14 buts cette saison). Les deux excentrés ont profité du placement haut des latéraux Marcelo et Alvés souvent pris à revers lors du repli défensif. La défense a bien souvent contenu les assauts d’un Brésil qui a défaut d’être flamboyant, a eu le mérite de s’enhardir pour aller puiser au bout de l’effort une victoire à l’arrache mais au combien importante pour la suite de la compétition. L’arbitre japonais Yuishi Nishimura a surement été l’un des acteurs majeurs de ce match. Certes peut être que même sans ce pénalty, les hommes de Scolari l’aurait finalement emporté. Mais ce scénario est difficile à imaginer tant le 1-1 semblait de plus en plus inéluctable. Pire encore, les joueurs de l’ex défenseur Niko Kovac aurait pu repartir avec quelque chose sans le refus de but égalisateur pour une charge plus que litigieuse d’Olic sur un Julio César passif. Si nous poussons le bouchon encore un peu plus loin, le troisième but d’Oscar dans les arrêts de jeu est probablement entaché d’une faute de Ramires à la récupération du ballon. Beaucoup trop pour une équipe comme le Brésil qui n’a pas besoin de ça pour imprimer sa supériorité. Toutefois la pression d’un match d’ouverture peut orchestrer un trompe l’œil d’une sélection brésilienne qui montera peut être en puissance au fil des rencontres. L’arbitre nippon a déjà arbitré 4 rencontres du mondial 2010 dont le quart de finale Brésil-Pays Bas avec  un arbitrage contestable. Il serait peut être temps de mettre des arbitres tout aussi représentatifs de la cartographie mondiale que compétents, car ces errements de jugement sont structurels. Espérons que la suite de la compétition nous donne des matchs où le sentiment de frustration et d’injustice laissera place à la vérité pure et dure du terrain. Toutefois la bonne nouvelle du soir reste les quatre buts pour ce match d’ouverture, une première depuis 2006 et le feu d’artifice Allemagne-Costa Rica (4-2). Mais l’ « ORDEM E PROGRESSO » inscrit sur le drapeau brésilien semble relever pour l’heure de la promesse, tant au niveau de l’arbitrage que de l’organisation de ce mondial, avec un stade encore inachevé pour l’ouverture de la compétition au niveau de la toiture. Mais trêve de turpitudes : place au spectacle et vendez nous du rêve car c’est avant tout cela que vient chercher le milliard de spectateurs aux yeux rivés sur l’un des plus beaux terrains d’expression de la technique et du beau jeu : le Brésil.

WALID KACHOUR

 

MONDIAL 2014: LA BELLE DECOUVERTE DU…14 JUIN

NUMERO 2

Avant toute chose, cette chronique implique une combinaison d’éléments plus hypothétiques les uns que les autres. Il faut que le joueur dont on estime qu’il fera partie des « belles découvertes » du Mondial soit titulaire le jour du match. Deuxièmement, il faudra que celui-ci se distingue à la date annoncée, et de la plus belle des manières. Cette pastille fait office d’un regard que nous posons sur l’un des acteurs d’une des 32 nations de ce Mondial Brésilien. Toutefois ledit regard sera fondé sur des éléments concrets et objectifs, basé sur des faits et rendant possible l’hypothèse avancée, celle de voir ce joueur briller.

DATE : 14 JUIN 

LIEU : STADE GOVERNADOR- PLACIDO-CASTELO, FORTALEZA

RENCONTRE : URUGUAY-COSTA RICA, GROUPE D

JOUEUR : JOEL CAMPBELL, COSTA RICA

 

  • PRESENTATION ET PARCOURS

Né en 1992, Joël Campbell est une pépite repérée très précocement par les grosses écuries européennes. Formé au Deportivo Saprissa dans son Costa Rica natal, Il n’y jouera pourtant qu’une poignée de matchs. Il fera l’objet de multiples prêts, tout d’abord à Puntarenas FC où il peinera à s’imposer. Mais Arsenal voit en lui un jeune talent précoce capable d’éclore au plus haut niveau. Il sera acheté par les Gunners durant l’été 2011 pour un montant resté secret. Il sera immédiatement prêté, tout d’abord à Lorient. Son escapade bretonne se soldera par 4 buts en 27 matchs sur la saison 2011-2012. Il se sera bien adapté au jeu au sol rapide et huilé de Christian Gourcuff qui entretient de très bonnes relations avec Arsène Wenger. Il réalisera été 2011 à seulement 19 ans une Copa America de très bonne facture durant laquelle il a impressionné par sa qualité technique. Il ponctuera par un but en phase de poules une coupe continentale réussie malgré l’élimination dès le premier tour. En effet il marquera le but de la définitive et unique victoire du Costa Rica contre la Bolivie (2-0). Prêté une seconde fois au Bétis Séville, il effectuera une saison pleine avec 33 matchs à son actif au terme d’une saison où le Bétis finira à la 9e position pour sa 2e saison depuis sa remontée dans l’élite ibérique. Jamais deux sans trois comme dit l’adage. Campbell sera prêté une troisième fois, avec une évolution constante dans le standing du club. Cette fois-ci il s’agit du club du Pirée, l’Olympiakos, régulièrement champion et quasiment chaque année en Ligue des Champions. L’attaquant costaricain jouera sa première coupe aux grandes oreilles durant la saison 2013-2014, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le club hellène a réussi sa campagne européenne. Sorti deuxième d’un groupe comptant le PSG et le Benfica hôte de la finale, l’Olympiakos réussira même l’exploit de battre par deux buts d’écart un United ombre de lui-même mais double vainqueur de l’épreuve. Ils se feront éliminer de justesse au retour. Au niveau national, l’Olympiakos achèvera la Super League en tête avec 17 points d’avance sur son dauphin le PAOK Salonique. Campbell finira 7e buteur de la saison avec huit réalisations et onze toute compétitions confondues en une quarantaine de rencontres disputées, soit une saison pleine avec en prime 9 passes décisives en championnat ce qu’il fait de lui le deuxième meilleur pourvoyeur de ballons de buts sur la saison en Grèce.

Cette saison restera sans conteste sa meilleure, et le moins que l’on puisse dire c’est que ce joueur souvent positionné ailier arrivera dans les meilleures dispositions pour ce mondial brésilien. A surveiller une fois de plus. Il sera l’unique « star » du pays car seul lui et Bryan Ruiz (ex-Fulham, aujourd’hui au PSV Eindhoven) évoluent dans des grands clubs européens. Il y avait dans le temps Paulo Wanchope, deuxième meilleur buteur de l’histoire de la sélection du Costa Rica et auteur du doublé en match d’ouverture de la Coupe Du Monde 2006 face à l’Allemagne (défaite 4-2) qui a notamment joué à Manchester City. Ce dernier fût de la génération dorée des Fonseca ou encore Centeno qui mena le pays en huitièmes de finale lors de la coupe du monde 1990, la seule disputée à ce jour. Nous souhaitons à Joël Campbell des débuts tout aussi tonitruants pour sa première Coupe Du Monde, même si la tâche sera ardue face à la solide défense uruguayenne, emmenée par Lugano et Godin. D’autant plus que l’Uruguay reste sur une Copa America et une 4e place lors du mondial sud-africain en 2010. A vous de juger. Cependant si vous voyez ce joueur flamber le 14 Juin, on vous aura prévenu donc ne venez pas faire les étonnés. Le gamin compte à seulement 21 ans déjà 33 sélections pour 9 buts inscrits, un très beau ratio pour un attaquant excentré. Cela donne un avant goût du phénomène que vous allez apprendre à savourer devant vos postes de télé d’ici quelques heures. Il sera toutefois très compliqué pour les “Los Ticos” de s’extirper des Phases de poules. Les troupes de Jorge Luis Pinto sont en effet confrontées au groupe de la mort avec l’Italie, l’Uruguay et l’Angleterre, excusez du peu.

campbell article

 

  • POINTS FORTS

Vitesse pure laissant sur place son adversaire direct, virevoltant techniquement, belle frappe de balle. La panoplie de l’ailier moderne que tous les clubs s’arrachent. Pur gaucher à la dernière passe insolente de facilité. Aussi habile à la passe qu’à la finition. Joueur complet. Un petit crack qui deviendra grand dans les années à venir.

 

  • FAIT MARQUANT

Son but du break lors du 8e de finale aller de Ligue Des Champions 2013-2014 contre Manchester United, pour une victoire 2-0 de l’Olympiakos, qui se fera toutefois éliminer au match retour, au prix d’une défaite au retour 3-0 à Old Trafford et un triplé d’un Van Persie de retour en pleine grâce.

 

 

  • LA DECLA

 

Je travaille actuellement très dur dans tous les compartiments, tant sur le plan physique  que celui de la technique et de la tactique. Je veux arriver à ce Mondial comme une bête.

Joël Campbell – 8 Mai 2014 lors d’une interview donnée au site FutbolMLS.com

 

WALID KACHOUR.

Mondial 2014 : La Belle Découverte du…13 Juin

NUMERO 1

Avant toute chose, cette chronique implique une combinaison d’éléments plus hypothétiques les uns que les autres. Il faut que le joueur dont on estime qu’il fera partie des « belles découvertes » du Mondial soit titulaire le jour du match. Deuxièmement, il faudra que celui-ci se distingue à la date annoncée, et de la plus belle des manières. Cette pastille fait office d’un regard que nous posons sur l’un des acteurs d’une des 32 nations de ce Mondial Brésilien. Toutefois ledit regard sera fondé sur des éléments concrets et objectifs, basé sur des faits et rendant possible l’hypothèse avancée, celle de voir ce joueur briller.

DATE : 13 JUIN

LIEU : STADE ARENA DAS DUNAS, NATAL

RENCONTRE : Mexique-Cameroun, Groupe A

JOUEUR : ORIBE PERALTA, MEXIQUE

  • PRESENTATION ET PARCOURS

Ce joueur parait inconnu au bataillon : en effet, le grand public…dites-lui « Mexique » et que va-t-il vous répondre ? Fajitas, Sombrero… J’affine ma requête : demandez-lui ce qu’il connait du football mexicain actuel. Les connaisseurs néophytes de la culture footballistique vous diront Chicharito Hernandez, le “Super Sub” de United. Les nostalgiques du Barca vous diront Raphael Marquez l’ex défenseur central catalan. Les français connaitront aussi Guillermo Ochoa, star d’Ajaccio. Mais cela s’arrête là. Pourtant, la formation de Miguel Herrera compte d’autres éléments que beaucoup vont découvrir lors de cette coupe du Monde. Parmi eux, Oribe Peralta. Et j’aurais pu en prendre d’autres, notamment le petit Alan Pulido qui flambe actuellement en sélection et dans son club du Tigres UANL.

Mais la trajectoire de l’attaquant mexicain mérite qu’on y attache un minimum d’attrait. Tout d’abord, c’est un joueur très enraciné à sa terre natale. Né dans le fleuron de l’industrie mexicaine, à Torreon, Oribe n’a pas cédé aux sirènes européennes. Après avoir joué dans le club de León et de Monterrey, Peralta s’efforcera de réussir au niveau national dans le club de sa ville, Santos Laguna. Après un premier passage peu concluant et une courte escapade à Chiapas en prêt durant laquelle il marquera 12 buts en une trentaine de matchs, il reviendra dans son club de cœur pour enfin y exploser et faire son nid. Cette année, il est tout simplement le meilleur buteur mexicain sur le territoire national, se classant troisième avec 8 unités au compteur et 17 toutes compétitions confondues. Son club a effectué une saison honorable, se hissant en quarts de finale des Play Offs de la Primera Division. Il compte aujourd’hui 78 buts avec son club de Laguna en 218 matchs. Il est aujourd’hui le deuxième meilleur buteur des 23 sélectionnés par Miguel Herrera, avec 16 réalisations en 32 sélections, soit un ratio de 0.5 but/match. Aujourd’hui à la fleur de l’âge footballistique, l’attaquant de 30 ans peut être l’une des belles surprises de ce début de mondial. Et ce malgré son absence de buts durant les matchs amicaux du Mexique. A surveiller. Car c’est une réelle star dans son pays. Son palmarès continental parle pour lui : il est double champion de la Clausura Primera Division Mexicaine (en 2008 & 2012 avec Santos Laguna). Ajoutez à cela les Jeux Panaméricains de 2011 remportés avec la sélection nationale à Guadelajara mais surtout la médaille d’or des Jeux Olympiques 2012 glanée à Londres. Individuellement, les distinctions s’abattent comme une tempête de grêle un soir de Juin 2014 en Ile De France sur le CV de celui que l’on surnomme, « El Hermoso », traduisez « Le Beau ». Nous citerons le trophée de joueur de l’année lors de l’exercice 2011-2012 de la Primera Division, ou encore le titre du meilleur joueur de la ligue des champions de la CONCACAF 2012. Ainsi que le titre honorifique du meilleur buteur de cette même compétition cette année-là. Un CV aussi épais que sa renommée du côté du pays Aztèque. Le joueur n’est plus à confirmer, mais il tend à gagner en reconnaissance au niveau mondial, en brillant dans l’évènement roi du sport souverain.

peralta

  • POINTS FORTS

Redoutable dans le un contre un. Ainsi que dans l’élimination du dernier défenseur une fois rentré dans la surface. Intouchable dans la zone de vérité. Habile techniquement. Un véritable renard des surfaces, avec la technique en plus.

 

  • FAIT MARQUANT

Son doublé en finale des Jeux Olympiques 2012, contre le Brésil, pour une victoire 2-1, à Wembley devant plus de 86 000 spectateurs. Un bon présage pour le remake du Groupe A face à la Selecao de Scolari ? Réponse le 17 Juin aux alentours de 23h.

 

WALID KACHOUR